"Déchiré mon visage", le morceau que Rakia nous joue pour cette session est aussi le titre qui ouvre son premier album, A la racine. Un auto-récit, une quête des origines pour une jeune femme qui a quitté son Niger natal à 3 mois, adoptée par un couple normand et devenant au passage "Anaïs". C’est avec la musique que "Rakia" reviendra, une musique qui se nourrit de tout ce qu’elle aime et c’est une très large palette qui va du grunge au hip-hop et la soul et pourquoi pas Dominique A et RATM. Remarquée par l’ "autre" Cargö (la salle de concert) dont l’équipe va l’accompagner dans ses débuts, de même qu’une bonne fée normande appelée Orelsan, elle fait ses premiers concerts, le chantier des Francos, développe son répertoire qui passe progressivement au français. Et dans "Déchire mon visage" c’est bien le texte qui frappe en premier, presque littéralement par sa sincérité, cette manière de raconter son histoire, de montrer ses failles et ses blessures sans se cacher derrière des métaphores et des phrase sibyllines, une analyse sans concession, qui ne s’épargne pas mais en même temps, autant la chaleur de la voix que le groove des mots viennent apporter une note optimiste, rappeler que les démons ont été vaincus et qu’on peut les regarder en face, les raconter parce qu’ils peuvent nous donner de la force.

Merci au showroom Gibson pour son accueil !