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publié par pheribôte le 29/04/99
radiohead
- meeting people is easy
meeting people is easy

extasiée

d’abord préssenti pour des clips de ok computer, le jeune réalisateur oxonien grant gee a finalement aussi eu le privilège de suivre radiohead sur la route... dans une vidéo disponible en secam depuis mars, il nous offre le condensé de presque 12 mois passés en companie du groupe sur lequel la critique s’est unanimement extasiée en 1997. programme chargé ! le projet de départ consistait à faire non pas un film sur le groupe lui-même, mais sur le groupe "au centre du processus qui les mènent à la célébrité" (dixit l’auteur) ; et par la même occasion, à créer un accompagnement visuel au troisième album du groupe. histoire de convaincre les plus réticents d’entre-nous, le sous-titre de la vidéo indique bien qu’il s’agit d’"un film au sujet de radiohead" et qu’à la réflexion, on pourrait facilement rebaptiser "un documentaire avec radiohead".

reportage ethnologique

c’est d’ailleurs là que ça devient autant intéressant qu’original, puisque gee a pu filmer librement les intéressés et propose au final quelque chose qui s’apparente d’assez près au reportage éthnologique. la caméra-témoin a enregistré tel quel balances, séances studios et performances live. ne vous attendez donc pas à un son stéréo, ni même à des extraits entiers (ne serait-ce que des extraits). par contre, elle fait partie intégrante de la tournée, suit les membres du groupe en coulisses, sur scène, dans le bus-l’avion-l’aéroport-re le bus-l’hôtel-re l’avion, se fait l’écho des nombreux interviews et séances photos, le tout sans autre bande-son que la magie des mélodies d’ok computer, des faces b. et de quelques bribes de conversations volées ça et là. on n’y voit pas deux coins de ciel bleu, mais des musiciens qui évoluent dans le monde urbain et claustrophobique de la routine des performances qui s’enchaînent.

univers kafkaïen

construit en cycles volontairement décousus, le documentaire de gee a ainsi réussi à recréer l’atmosphère oppressante et fuyante de l’album de radiohead. ces petites touches mises bout à bout retracent l’inquiétude inhérente à la personnalité du groupe, le tumulte étrangement répétitif d’une tournée, les aléas médiatiques d’un groupe autour duquel tout le monde s’agite de plus en plus, le rapport aux fans - reconnaissant mais distant, l’ennui suscité par la promo. et au montage, le parti pris a clairement été de ne pas nous laisser croire que la vie de rock-star c’est pas facile tous les jours, bien au contraire, ayons pitié de ces pauvres musiciens enfermés dans un univers si kafkaïen (cf. la séquence "colléoptère sur la fenêtre"...). dans ce monde apparement mi-désabusé mi-révolté, c’est avant tout le travail musical qui importe au groupe. l’occasion de découvrir 2-3 inédits (à priori “don’t get any big ideas”, “follow me around”, “life in a glass house”), de comprendre le truc du clip de “no surprises”, de revivre avec joie l’étape parisienne du zénith (une des plus longues séquences avec le japon), de profiter d’une apparition de micheal stipe (heu ?), d’admirer l’investissement réfléchi de radiohead dans ce processus qui les hisse définitivement au rang internationnal.

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publié par le 29/04/99
Informations

Sortie : 1999
Label : parlophone

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