prolifique

radiohead est étonnamment prolifique ces derniers temps, ce qui n’était pas vraiment dans leur habitude : un album en 2000, un autre début 2001, et maintenant un mini-album live pour clôturer l’année en beauté. beaucoup de gens ont vu radiohead en concert en 2000, et ont été plus ou moins déçus par les performances du groupe. les rares concerts que le groupe ait donné en 2001 ont été bien meilleurs, mais malheureusement peu de gens ont pu y assister. en france par exemple, le groupe s’est contenté d’un - excellent - concert à vaison la romaine et d’un show v.i.p. pour canal plus. ce sont bien évidemment des extraits des concerts de 2001 qui ont été choisis pour figurer sur i might be wrong, qui comprend huit titres, dont une chanson inédite, “true love waits”.

joujoux high-tech

attention, cet album est exclusivement destiné aux amateurs de kid a et amnesiac. les fans de radiohead qui en sont restés à the bends et à ok computer n’aimeront pas plus que les deux derniers disques du groupe. on retrouve en effet les cinq d’oxford là où on les avait laissés, c’est à dire noyés dans leurs nouveaux joujoux high-tech, possédés par des démons électroniques. c’est donc toujours la même histoire : expérimentations frisant le génie pour les uns, dérives prétentieuses et décevantes pour les autres, le nouveau son radiohead fait couler beaucoup d’encre. a écouter ces extraits de concert, on a du mal à ne pas opter pour la deuxième solution - à noter que cet avis n’engage que alex, car une fois n’est pas coutume les goûts de l’équipage cargo sont assez opposés sur le cas radiohead. “i might be wrong”, par exemple, le deuxième morceau, voit tom yorke perdu dans un flot de néant se débattre tant bien que mal pour donner un peu d’humanité à cette musique dévertébrée.

méthodes marketing

quand on a vu radiohead en concert avant kid a, on ne peut s’empêcher de repenser avec nostalgie aux temps où ce groupe, avec quelques guitares, une voix, une basse et une batterie, s’envolait bien haut et donnait des frissons aux spectateurs. le son de ces enregistrements, assez moyen en général, et parfois mauvais, n’arrange évidemment pas les choses. il y a bien “like spinning plates”, sur laquelle tom yorke se remet à chanter à peu près correctement, et la nouvelle chanson “true love waits”, qui rappelle les premières faces b du groupe comme “killer cars”, mais ça ne fait pas beaucoup quand-même pour 90 francs... les autres morceaux n’apportent rien par rapport à leur version studio - cf “morning bell”, “idiotheque”, “dollars and cents”, on se demande donc bien pourquoi ils ont été sélectionnés pour ce mini-live. i might be wrong constituerait-il donc une arnaque ? a vous de décider. mais le moins qu’on puisse dire, c’est que les méthodes marketing de radiohead, soit-disant révolutionnaires ou plus respectueuses de leur public, ressemblent de plus en plus à celles de blink 182. a la différence près que le live de blink 182 comprend deux fois plus de morceaux pour le même prix que ce bien nommé i might be wrong...