ambitions
une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, alors qu’elliott smith est officiellement de retour (un single sur suicide squeeze paru fin août, et normalement un album à suivre sous peu), ses copains de quasi reviennent eux aussi. certains auront peut-être découvert ce duo foutraque amusant et leur pop mâtinée de rock en première partie du sieur smith en france. amusant est le terme que l’on retient à l’écoute de leurs albums. il y a certes un très bon featuring birds en 1998, mais le reste est plus anecdotique... d’assez réussis morceaux côtoient d’autres vite lassants et au final, rien de bien consistant à retenir de ces deux gens dont la mise en duo était plutôt prometteuse : d’un côté janet weiss, membre de sleater kinney, et de l’autre sam coones, membre du elliott smith band. on les avait laissé sur le très décevant sword of god de 2001, entre temps, sam coones a sorti au début de cette année un projet solo guère plus excitant et voilà qu’ils surprennent sur ce hot shit (pourtant le titre ne présageait rien de bon...). joyeux farceurs, les quasi ont enfin enregistré un disque à la hauteur de leurs ambitions. ainsi leurs nouvelles compositions allient l’agréable travail sonore qui constituait l’originalité de leurs précédents essais, avec un réel effort sur le fond des morceaux que ce soit en terme de structure ou de mélodie.
couleur
bien sûr, il n’est pas question d’abandonner le côté allumé, foutraque qui est leur marque de fabrique, et quasi se permet encore des morceaux bien barrés comme ce "white devil’s dream" ou des intros farfelues comme sur "good times". cet effort de la part du groupe frappe d’emblée sur le premier morceau, "hot shit" et sa guitare aux sonorités dissonantes. la guitare qui est d’ailleurs très mise en avant sur hot shit ce qui n’est pas un mal tant les riffs entêtants subliment les morceaux, sur "good time rock’n’roll" ou "master & dog" par exemple. autre ingrédient récurrent, la nappe de synthé qui donne une couleur particulière aux morceaux, leur permet de bâtir un son très dense et qui se double parfois des élégants choeurs de janet ou de lignes agitées de clavier. il en résulte des morceaux audacieux comme ce surprenant "sunshine sounds" traversé par différents mouvements durant 7 minutes. certes l’album est loin d’être parfait, je reste indécis sur la durée de vie de son écoute, mais il constitue une assez jolie surprise pour être signalé et certains morceaux à l’instar de leur "our happiness is guaranteed", pourraient souvent revenir en tête et imposer une écoute des mois voire des années après.