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publié par vinciane le 20/09/02
porcelain
- i've got a really important thing to do right now...
i've got a really important thing to do right now...

privilège

parce qu’il serait malvenu de ne pas présenter un disque qui figurera assurément dans le top 10 de l’année 2002, parce qu’il est inimaginable de ne pas faire partager une claque automnale lorsqu’elle vous surprend, parce qu’il semble impérieux de clamer le talent lorsqu’on le trouve, parce que le cargo ! est là pour vous faire découvrir toujours et encore de nouvelles merveilles, vous aurez l’inouï privilège de pouvoir profiter du dossier complet que nous vous avons concocté sur porcelain... chronique de l’album, interview, reportage photo, compte rendu de concert, mp3... aussi vous sera-t-il impossible de passer à côté de ce quatuor normand. on vous aura prévenus. comme sa pochette, au début, on ne sait pas par où prendre cet album. on se penche pour lire son titre immense et minuscule (i’ve got a really important thing to do right now but i can’t do it cause i’m alseep en police de caractère 4) comme on prend la mesure des dix titres indissociables et enchevêtrés... ensuite, on tournicote ce boîtier cartonné deux ou trois fois pour trouver les paroles des chansons à l’envers et parfois en miroir... un peu comme ces chansons dont la fin ressemble à une intro, dont les paroles ne sont ni refrain ni couplet et qui s’appellent l’une l’autre...

contre-jour

de même, le contre-jour de la photo illustrant l’album est aussi révélateur des ambiances plombées et pourtant parfois si lumineuses d’un "clay" ou d’un "cantate". ça y est... l’objet se dessine entre vos mains comme les titres émergent à vos oreilles... comme ces paroles étranges en intro de "cars everywhere", au début on ne sait pas bien définir ce que l’on entend... on pense variablement à mogwai, godspeed, même radiohead, puis subrepticement toutes ces références s’effacent d’elles-mêmes et on ne sait plus comment appréhender ces sonorités oscillant entre post-rock et... et quoi d’ailleurs ? entre un "the people’s army" obsédant et énigmatique, dépouillé et travaillé, où la voix suppliante et ethérée est portée par des nappes synthétiques, et un "sunday" affirmé tant par son texte que par sa rythmique, ses arrangements et la netteté de la voix, le i’ve got a really important thing to do est une merveille de complexité et de limpidité...

l’été

un peu comme ces matins où le cd vous tire de votre sommeil, entre les atmosphères embrumées et sourdes prolongeant vos rêves et ces accès puissants battant le rappel de la journée qui commence... ainsi, variablement, votre titre préféré sera "cantate" pour les jours toniques, "dim sims and sleeping pills" pour les jours comateux, "sunday" pour tous les jours de la semaine, ou "cars everywhere" pour les jours hypnotiques... mais on n’oubliera pas bien sûr le sublime "beautiful/happy/drunk", tour à tour lancinant puis explosif, ce titre qui vous rappellera que porcelain peut voler en éclats, métalliques s’il en est, en conjuguant à la perfection sa fragilité et sa force. citons également le "zemporary" plaintif, lancinant et tout à la fois résolu. petit regret toutefois sur le morceau de clôture, ce serait l’été, peut-être un tantinet trop minimaliste, peut-être un tantinet en marge et un tantinet moins convaincant, même s’il achève de nous plonger dans une pénombre délicate et étouffée... au paroxysme des contradictions les plus profondes, le i’ve got a really important thing to do de porcelain est tout à la fois inaliénable et viscéralement ancré en vous dès les premières écoutes. Malgré la jeunesse de ses compositeurs, il impose une maturité violente et convaincante. d’une structure complexe, il parvient sans mal à donner l’évidence : sombre et tourmenté, il est certainement un des albums les plus brillants de l’année...

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publié par le 20/09/02