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publié par Mickaël Adamadorassy le 28/01/20
Pomme - La Cigale, Paris - 27/01/2020

Alors qu’on progresse le long du boulevard de Rochechouart, on se commence à se demander : "Mais où est-ce qu’elle s’arrête cette file d’attente ???". Et on est pas les seuls, un monsieur en costume s’arrête et pose la question à la personne devant moi : « - Vous faite la queue pour qui ? - Pour Pomme - hein ??? (gros froncement de sourcils du bonhomme) - C’est une chanteuse ». On peut même dire que du haut de ces 23 ans, avec à peine 1 EP et deux albums, Pomme est une grande chanteuse. On prendra comme témoin cette nouvelle tournée qui affiche complet sur toutes les dates dont cette Cigale et deux autres à venir sold out depuis un bon moment. Son premier Olympia s’y rajoutera en fin d’année... waouh...

Mais si cette reconnaissance du public impressionne et fait plaisir pour elle, et pour nous qui la suivons depuis son premier EP ’En Cavale’ (2016), si on est là c’est avant pour la voix sublime et l’écriture de Pomme. Ses choix artistiques aussi : elle vient défendre ce soir Les Failles, un album très personnel, une fenêtre sur l’intime, sans fards ni masque, sans aucune concession stylistique, pas de single remuant comme "Pauline" ou "Même Robe", c’est presque un retour à la musique des débuts, celle qui faisait dire à Pomme on concert qu’elle faisait plutôt une musique de vieux.

En fait à regarder le public de cette Cigale, qui chante ou fredonne discrètement avec elle les anciennes comme les nouvelles chansons, on se dit que Pomme a réussi à emmener avec elle son public, jeune et vieux. En concert, ancien ou nouvel album, il n’y aucune différence, on assiste à un récital de chansons magnifiquement interprétées. On a toujours le frisson quand Pomme va chercher ses notes tout là haut, s’accompagnant tantôt à la guitare acoustique tout en délicatesse, parfois à la guitare électrique avec la même douceur mais avec un son un peu plus riche qui lui réussit bien aussi ou encore au clavier (pour "anxiété" qui ouvre l’album et le concert). L’auto-harpe est aussi bien sûr au rendez-vous et à peine saisie elle provoque déjà l’acclamation des fans. Pomme s’en servira entre autre pour reprendre avec la chanteuse Lous & the Yakuza, un titre de celle-ci, "Dilemme" qu’on ne connaissait pas du tout mais qui apparemment cartonne.

Mais ce soir pas besoin de trop jongler entre les instruments car la grande nouveauté de cette tournée c’est que Pomme est accompagnée par son "girl band", une bassiste/claviériste et une batteuse qui viendra aussi en renfort au clavier sur un titre. Dommage que la configuration scénique les relègue en fond de scène, derrière un rideau transparent (qui vient en rappel avec la veste de Pomme peut être ?). La formule demande d’ailleurs encore du travail quand il s’agit de soutien rythmique, il y a soit une rigidité dans le jeu, un côté un peu scolaire qui fait que ça ne décolle pas vraiment, soit une parcimonie trop grande dans le jeu qui fait un peu "boite à rythme humaine". En fait en l’état et ça va contre toutes nos idées reçues, on se dit que la batterie n’est pas indispensable du tout. Mais ce n’est que le début, la formation groupe amène aussi des développements très intéressants qui vont prendre de l’ampleur au fur et à mesure. Cela en dit aussi beaucoup sur la force de la prestation de Pomme : il n’est pas donné à beaucoup d’artistes de captiver pendant presque 1 heure et demi une salle avec juste une voix et une guitare. Avec une musique qui n’a rien de festive, où on ne va pas "clapper" toutes les cinq minutes, Pomme ça se déguste, dans les nuances, dans les failles, dans les sourires discrets, dans son froncement de nez quand elle est heureuse.

Comme il est de tradition désormais, Pomme nous fait jurer qu’on ne va pas quitter la salle en douce avant le rappel et sort une première fois de scène après une heure de concert faisant la part belle au nouvel album mais avec quelques clins d’œil au premier, "La lavande" c’était plus ou moins obligé, "Ceux qui rêvent" mais "Pauline" on ne l’attendait pas forcément et on est bien content d’entendre cet air un plus souriant (sans l’être vraiment dans le texte en fait...). Inattendue aussi une reprise d’une chanson du Voyage de Chihiro en japonais (même si on savait depuis la Boule Noire son amour pour les productions des studios Ghibli).

Elle reviendra pour un rappel copieux avec des titres du dernier disque "Soleil Soleil", "Grandiose" et un titre en duo avec Albin de la Simone qui a travaillé sur l’album avec elle. On se dit au revoir et merci une première fois mais à force d’acclamations, le public la fera revenir pour une ultime chanson, "On Brûlera" qui clôture donc ce concert de tout beauté.

Que dire de plus ? les prochains concerts sont déjà complets mais il y a l’Olympia, nous on a déjà nos places !

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