Quelques mois après la sortie de son album À Peu Près et une belle série de concerts à la Boule Noire, on retrouve Pomme et son acolyte Steffen au Café de la Danse, pour une date là encore entièrement assise. Dans un silence religieux, c’est un public très sage + un bébé (plutôt sage aussi) qui est venu voir ce premier soir de Pomme au Café. Ça commence tout en douceur avec juste la voix et un tout petit synthé (le Pocket Piano, un nouveau "jouet" utilisé à deux reprises dans le set, une bonne idée, pour le changement de sonorités et d’ambiance que cela amène). La suite ressemble au concert de la Boule Noire, une alternance de morceaux à la guitare et à l’auto-harpe, parfois en solo, parfois avec Steffen (qui fait toujours aussi bien les chœurs en voix de tête). Mais on a droit aussi à des inédits (« Les Sequoias ») et un duo avec Pierre Lapointe, « La Science du Cœur ».

Pomme maîtrise toujours aussi bien son sujet, arrive à la fois à rendre des morceaux comme Sans toi, La Lavande ou Comme Si J’y croyais, émouvant jusqu’au bord des larmes et en même temps à être très souriante et loquace entre les morceaux, peut être un poil déstabilisée par le public très silencieux. Mais dans le cas de Pomme c’est le "bon" silence, celui qu’on observe même si on connait les paroles, parce qu’on a envie de profiter de chaque nuance de l’interprétation de l’artiste.

Mais il y a peut être là une réflexion à avoir sur la configuration assise de la salle et l’approche très feutrée du set : les deux n’aident pas à avoir un public "chaud bouillant", on se dit aussi qu’un peu comme Mina Tindle avec Olivier Marguerit, Pomme bénéficierait d’un troisième musicien, qui permettrait par exemple des configuration basse-batterie avec Steffen. De quoi retranscrire la dynamique, le groove des versions disque de « Pauline » ou « Même Robe qu’hier ».