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publié par Mathilde Vohy, Mickaël Adamadorassy le 18/01/19
Pomme + Safia Nolin - Le Trianon, Paris - 16/01/2019

Safia Nolin

En configuration assise, les mille et quelques places du Trianon ont vite été prises d’assaut pour cette (presque) dernière date parisienne de la tournée de Pomme. 20h00, les lumières du théâtre parisien s’éteignent et c’est Safia Nolin qui fait son entrée sur scène pour la première partie. La québécoise, dont nous vous reparlerons très prochainement, a beaucoup de points communs avec son amie Pomme. A commencer par le fait qu’elles chantent toutes deux des chansons pas très joyeuses, si ce n’est tristes. Au menu chez Safia Nolin : des histoires touchantes à base d’amour non-réciproque, d’abandons et d’échecs.

Elle prévient d’ailleurs les spectateurs dès le début : “je ne vais chanter que des chansons déprimantes, parce que je ne sais faire que ça - en plus je me suis habillée tout en noir”. Très à l’aise sur scène, l’artiste se permet quelques blagues entre les morceaux. Un étonnant décalage s’instaure d’ailleurs entre les fous rires du public en réaction aux choses que Safia nous confie entre les morceaux et la noirceur des chansons qu’elle interprète.

Habillée d’un béret, en gage d’amitié pour la France, Safia Nolin chante six chansons (ou sept, on se sait plus, ça passe de toute façon trop vite) de ses albums Dans le noir (2018) et Limoilou (2015) avant de finir sur « Lesbian Break-up Song », composition interprétée quelques jours plus tôt à Montréal avec Pomme.

Pomme

Vingt minutes d’entracte puis c’est au tour de la vedette de la soirée de faire son apparition sur les planches du théâtre parisien. Pomme ne perd pas de temps et entame directement son set par « A peu près », une de ses chansons les plus populaires qui donne d’ailleurs son nom au premier album de la chanteuse sorti en octobre 2017. Claire Pommet, de son vrai nom, enchaîne ensuite sur d’autres morceaux de ce même album (« Ce garçon est une ville », « Adieu mon homme » ou encore « De quoi te plaire ») et de son premier EP (« En cavale », « Sans toi »).

Sa folk envoûtante et sa voix, qui porte tant dans les graves que les aigus, nous transportent dans cet univers souvent sombre, avec des thèmes comme les amours déchus, les insomnies ou encore la mort. Le public, à qui la chanteuse a demandé de claquer des doigts plutôt que des mains (suit à une expérience "traumatique" avec un public aux fraises avec le tempo), se permet tout de même d’accompagner l’artiste sur quelques refrains connus.

Pomme nous gâte aussi avec la présence pour quelques morceaux, à la scie musicale et la guitare, de Sammy Decoster, troubadour folk français ayant contribué à quelques morceaux de son premier EP qu’on connait bien sur Le Cargo ! . On a aussi le plaisir de découvrir de nouvelles chansons (« Les Séquoias », « Me taire ») ainsi qu’une reprise de « Ma meilleure amie » de Lorie avec Safia Nolin,. En solo, Pomme s’accompagne à la guitare folk ou avec un tout petit synthétiseur qui tient dans le creux de la main mais aussi à l’auto-harpe, un instrument qu’elle recommande à tout le monde car apparemment il suffit d’en jouer pour que nos péchés soient pardonnés. Quelque soit l’instrument, on sent que la musicienne est bien rodée à son set désormais et elle ne loupe pas une note, ne perd jamais le fil de la musique, même si elle peut oublier parfois ses mots, surprise par l’enthousiasme du public ou la petite surprise qu’il lui a réservée (des petits cœurs de toutes les couleurs brandis par une bonne partie de l’assistance)

Vêtue d’un sous-pull blanc et d’une salopette en laine marron, Pomme est à son image : simple, fraîche, jeune et décontractée. Si du haut de ses 22 ans la Lyonnaise est en effet jeune, elle présente néanmoins un spectacle faisant preuve de beaucoup de maturité. Une voix dont les fébrilités qui faisaient sa marque de fabrique ont presque disparu, remplacés par une présence, une intensité dans l’interprétation qui rendent ces textes encore plus touchants et puissants c’était donc ce soir le Trianon d’une Pomme déjà bien mûre.

(Texte de Mathilde Vohy et photos de Mickaël Adamadorassy)

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