tractations

polyphonic spree et leur attendu deuxième album. une affaire bien relatée par le nme, qui nous a permis de suivre toutes les intéressantes (?) tractations et effets d’annonce autour de la sortie. le passage chez disney, le concept de plus grand ouvrage pop du monde, l’audace et tout ça. blah blah blah, me direz vous. parce qu’à l’arrivée, together we’re heavy n’est rien d’autres qu’un prolongement de the beginning stages of... ce qui porte à 20 le nombre de sections de l’ensemble. comment prendre cette affaire ? faut-il parler des 20 sections, s’attarder sur les plus récentes alors que les 10 premières ont déjà été décortiquées ?

rebute

peu importe en fait. comme sur le premier ouvrage, polyphonic spree a tenté d’élaborer une pop monumentale, orchestrale, épique, qui fédère une vingtaine d’instruments pour former un ensemble unique et merveilleux. l’objectif sur le premier essai était quasi-transformé. bien que s’essoufflant sur la fin, the beginning stages of... était un surprenant concept avec de beaux morceaux dedans. "soldier girl" notamment. mais together we’re heavy arrive avec l’effet de surprise en moins. des moyens de production en plus également. de quel côté la balance penche-t-elle ? et bien cela semble dépendre de l’écoute, des conditions. together we’re heavy est tellement démesuré qu’il laisse pantois parfois, séduit à d’autres moments ou rebute.

habitudes

s’y trouvent de bons passages. en particulier cette ouverture monumentale : "a long day continues" et son riff dévastateur. mais aussi des sections plus creuses et insignifiantes. et le final est longuet pour ne pas changer les habitudes. justement en ce qui concerne le fond, les nouveaux moyens mis à disposition n’amènent pas d’améliorations notables. les thèmes de la pop californienne de base sont toujours de rigueur, de même que l’enchevêtrement éculé des choeurs, des instruments... au niveau de la forme par contre, le son a été particulièrement soigné, le rendu en est puissant. pour peu que vous ayez un système son correct et récent, la finesse de l’agencement sonore ne peut qu’éblouir vos oreilles. "when the fool becomes a king" ou "hold me now" en valeureux exemples.

chatoyante

les adorateurs du premier album trouveront vraisemblablement leur compte dans ce together we’re heavy qui ne prend pas de grands risques, utilise les mêmes savoureuses recettes et s’avère une expérience sonore chatoyante. ce n’est cependant pas, l’ouvrage le plus bouleversant de l’année, ni le recueil pop le plus subtil de ces derniers mois. juste un bon album de la part d’un collectif déjanté à souhait.