accueil > articles > albums > pokett

publié par tairanteuh le 30/11/04
pokett
- crumble
crumble

expérimentations

l’ouverture instrumentale de crumble laisse à désirer. non pas que ce soit foncièrement mauvais. mais cela suscite quelques craintes quant à la tournure des choses. "elvis press play", soit quelques notes de guitare acoustique sur un lit de bruits. va-t-il falloir se taper un album de prétendues expérimentations electro-acoustiques dont les artistes français sont particulièrement friands (tendance dégagée de la masse d’albums français reçus, qui jonchent nos cales à défaut d’avoir trouvé plus d’intérêt...) un deuxième titre plus folk, "marmalade", et tout aussi court dissipe le malentendu. pokett n’est pas un projet de plus dans la production indépendante française. le regard est ici tourné vers l’amérique. muscialement bien sûr. une folk pop vibrante, ensorcellante qui évoque le regretté elliott smith. sur "falls", le troisième titre, du moins. même goût pour de riches instrumentations qui allient wurlitzer, quelques douceurs électriques et des choeurs sixties.

crisse

puis crumble s’élève lentement mais sans faux-pas, avec la délicatesse d’un toucher de corde, du métal qui crisse et résonne dans la caisse. on pense aux artistes prohibited : don nino, herman düne... une approche américaine francophone de la musique. cette manière si particulière d’être contemplatif, atristé et sombre. un aspect qui rebutera les moins sensibles à ces saveurs naturelles, au songwriting profond d’un lou barlow ou d’un will oldham.

colorer

crumble avance par des belles échappées planantes. la guitare acoustique tisse une belle mélodie que de savoureux ingrédients viennent colorer. passages au bottleneck comme sur "sun". ne serait-on pas chez logh, en pleine édification de l’axe suède-usa ? le morceau se déconstruit sous l’assaut de lignes désordonnées de piano, seul l’orgue et notre oreille rivée en réchappent. à présent portée par la douce mélancolie de pokett, l’écoute se fait intense jusqu’à devenir passionnée au sommet de ce "train", quasi indie rock. "okcancel" nous boute alors hors du disque. et si c’est une question que pokett pose, ce sera définitivement ok. car crumble est un joyau. le genre de disque sui ne paie pas de mine, s’aborde à reculons et finit en boucle, l’esprit absorbé, l’humeur ébranlée. encore !

Partager :

publié par le 30/11/04
Informations

Sortie : 2004
Label : intercontinental