grave erreur
pour beaucoup warp est synonyme de recherche instrumentale ou de torture sonore, ce qui peut parfois être parfois équivalent, toujours passionnant pour celui qui se donne la peine d’écouter. plaid existe depuis dix ans et sort son quatrième album. 19 morceaux, une forteresse imprenable pour tous ceux qui n’écoutent que du rock américain ou de la pop britannique - tout le monde sait que le contraire n’existe pas. 70 minutes de bidouillage et de masturbation électronique sans fin, se dit-on avec à-priori... grave erreur !
versant commercial
plaid c’est le versant « commercial » chez warp. enfin, commercial, il faut plutôt comprendre « accessible ». double figure fait partie des albums qui peuvent permettre d’aborder la musique électronique. dès le premier morceau, "eyen", peut être le meilleur de l’album, l’auditeur est charmé. tout en douceur, emplie d’une délicatesse presque enivrante la musique de plaid vous emporte et s’envole pour ne redescendre qu’après un peu plus d’une heure de pur bonheur. piochant allégrement dans différents styles et différentes époques, plaid invente, fouille, recycle, innove et se joue de tous les obstacles avec une facilité déconcertante. double figure c’est plus d’une heure de musique électronique instrumentale, de quoi faire peur à plus d’un.
onirique et fabuleux
mais à aucun moment ed & andy, les deux compositeurs qui se cachent derrière plaid, ne perdent de vue l’essentiel : l’émotion reste présente dans chaque morceau. le très beau "zamami" n’est pas sans faire penser au meilleur passage de la très belle bof de grand canyon. car si la comparaison avec une bande originale de film est souvent utilisée pour parler de musique instrumentale, elle n’est pas toujours juste. pour certains morceaux de double figure, cela devient évident. l’envie est grande de se laisser emmener dans un univers onirique et fabuleux, un univers de conte de fées, de lutins facétieux et rieurs ("silversum", "zala"), de personnages aussi étranges que fantasques ("new family"). laissez vous bercer et emporter par le plaisir simple et immédiat que nous procure double figure.