idlewild
le grand soir est arrivé : placebo se retrouve sur la scène mythique de l’olympia, là où les beatles, jacques brel ou encore les eels ont joué par le passé. placebo a encore sorti un grand album, les concerts estivaux ont été prometteurs, tout le monde s’attend donc à un grand moment de rock. mais avant placebo, il faut passer par la case idlewild. idlewild n’est pas un mauvais groupe, et ils ont de l’énergie à revendre, mais leur style pop-punk pas très mélodique et très bruyant est assez rapidement soulant. ils ont clairement progressé depuis leur concert en première partie des mêmes placebo au zénith en février 1999, mais ils restent très limités musicalement. la set-list de placebo est proche de celle des concerts de nîmes (cf chronique) et de la route du rock (cf chronique), mais le groupe joue cette fois-ci 20 chansons, pour une heure et demie de concert. brian molko arrive sur scène habillé de façon sobre, tout en noir, et est toujours aussi maigre, alors que olsdal semble tout droit sorti d’un film de science-fiction avec ses lunettes noires futuristes et son grand manteau de la même couleur (voir photos de la route du rock).
tour de force
les sept-huit premières chansons, comme le veut la tradition, sont enchainées sans respirer, dans un déluge de guitares et de basses saturées. les meilleures chansons du groupe ("black eyed", "days before you came", "allergic", "scared of girls", "bionic", "36 degrees"…) sont exécutées avec précision et entrain lors de ce véritable tour de force. il est amusant de noter que "days before you came" a pris exactement la place de "brick shithouse", en concert comme sur l’album. par contre, "you don’t care about us" a disparu, au grand dam de certains fans. molko assure ce soir - ça devient une habitude - le service minimum en matière de communication avec le public : « bonsoir » ; « merci d’être venu ce soir », « merci d’avoir acheté l’album ». des images sont projetées lors de la plupart des chansons derrière la scène, un peu à la manière du zoo tv tour de u2.
junkie
les morceaux les plus rock du groupe laissent la place à des chansons plus calmes, comme "passive aggressive" ou "without you i’m nothing", puis à de véritables ballades comme "blue american", magnifique, avec stefan olsdal au piano. molko présente cette chanson comme parlant d’un pays dans lequel il a déjà séjourné mais dans lequel il espère ne jamais vivre, et des images d’un drapeau américain enflammé sont projetées pendant toute la chanson. "commercial for levi" est rebaptisée par le chanteur « pause cigarette », mais n’est pas tellement plus convaincante que sur l’album. "every you every me" fait bien évidemment un tabac, ce qui n’est pas le cas, très bizarrement, de l’excellent nouveau single, "slave to the wage", pourtant énorme en concert. brian molko nous fait enfin un petit discours avant "slave to the wage" justement, à propos du livre junkie de william burroughs, dont quelqu’un a envoyé un exemplaire sur scène. molko déclare que l’écrivain est quelqu’un qu’il respecte beaucoup, et que "slave to the wage" parle à peu près de la même chose que le livre. "nancy boy", qui conclut la première partie du concert, reste la chanson culte que tout le monde attendait, et le groupe la joue avec toujours autant d’enthousiasme.
longues minutes
le premier rappel s’ouvre sur la version piano de "teenage angst", qui n’a pas changé d’un iota depuis trois ans. "peeping tom" est elle une toute nouvelle chanson. c’est une des meilleures du nouvel album de placebo, et le groupe l’interprète sur scène de façon émouvante - brian molko se met même au piano pour l’occasion. le deuxième rappel est calqué sur celui de nîmes et de la route du rock : d’abord "taste in men", qui déchaine toujours autant le groupe, et notamment olsdal, et "pure morning", joué de façon beaucoup plus agressive que lors de la tournée précédente. le groupe quitte la scène rapidement et ne reviendra pas malgré l’enthousiasme du public qui reste de longues minutes à les rappeler. alors, quel bilan tirer de ce concert de placebo à l’olympia ?
de folie
d’abord, nous n’avons pas eu droit à un concert « de folie » : molko est resté sage, la set-list était la set-list habituelle de la tournée. c’était un très bon concert de placebo, qui reste au passage un groupe incroyable en concert, mais pas un concert exceptionnel comme l’ont été le concert du bataclan en 98 ou les concerts au luxembourg et à bruxelles en 99 (cf. chroniques cargo). pas de guitare fracassée, pas de bain de foule pour les membres du groupe, pas de déclaration énorme, pas de "slackerbitch" ou de "come home". par contre, trop de basses et trop de larsens. le groupe n’avait pas non plus autant la pêche que cet été, et une ou plusieurs années sabbatiques ne sont pas à exclure dans un futur proche. un petit conseil pour finir, à ceux qui auront manqué les deux dates à l’olympia et les dates en province : allez quand-même les voir au zénith en mars prochain, car vous n’êtes pas prêts de revoir le groupe sur scène.