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publié par alex le 29/06/99
Placebo - Atelier, Luxembourg - 29/06/1999
Atelier, Luxembourg

questions

nous retrouvons ce soir un groupe que nous avions quitté il y a quelques mois au zénith avec beaucoup de questions restées alors sans réponses. en cette fin de tournée dominée par les festivals, est ce que le groupe a encore l’envie, la motivation pour se surpasser, pour faire plus que le set habituel de 16 ou 17 chansons qui n’a pratiquement pas évolué depuis le mois d’octobre 1998 ? les conditions sont toutes réunies ce soir pour assister à un grand concert de placebo : le groupe joue pour la première fois au luxembourg, pays dans le quel brian molko et stefan olsdal ont passé leur adolescence, et surtout le concert a lieu dans une petite salle contenant au maximum 600 personnes. d’ailleurs le concert est complet depuis longtemps et le groupe est très attendu par tout le monde. mais placebo reste placebo, un groupe dont les concerts peuvent donner le meilleur comme le pire. dès les premières notes on sent une tension particulière au sein du groupe, mais une tension positive. les six premières chansons sont exécutées d’une traite, sans que ni le groupe, ni le public n’aient le temps de reprendre sa respiration. l’heure n’est pas aux longs discours, on sent que brian molko a envie d’en découdre, et à une revanche à prendre, probablement sur sa jeunesse au luxembourg.

raisons

d’ailleurs il ne s’exprime qu’en anglais ou en luxembourgeois pour le moment et non en français ("il a ses raisons", nous a t’on expliqué dans l’entourage du groupe). première surprise du concert : "drowning by numbers", une des premières chansons écrites par le groupe sortie en face b du 1er single de placebo, "come home", avant que le groupe ne signe chez virgin. placebo n’avait plus joué cette chanson depuis deux ans et demie à peu près, et il la joue ce soir mieux que jamais. suivent "my sweet prince", "without you i’m nothing", chantée - hélas - à deux voix depuis l’enregistrement de la version avec david bowie, et "ask for answers", qui avait déjà été jouée pour la première fois au zénith à paris, et qui est toujours aussi belle. brian molko la présente en expliquant qu’on lui pose toujours beaucoup de questions sur sa vie, et à ce titre n’a que des questions à apporter et non des réponses.

extrême

nouvelle surprise, un peu plus tard, avec une chanson comme l’annonce brian, que le groupe ne pouvait pas ne pas jouer ce soir : "come home", chanson symbole des débuts de placebo. à la fois 1er single, 1ère chanson du 1er album et 1ère chanson des concerts de la 1ère tournée. le groupe prend beaucoup de plaisir à rejouer cette chanson qui musicalement résume parfaitement le placebo version 96/97 : énergique, rageur, rapide , direct. le public est très enthousiaste, appréciant bruyamment et tout particulièrement "pure morning", qui marque le début des rappels. placebo se lance maintenant dans un de ses morceaux de bravoure : le monumental "slackerbitch", joué trop rarement ces derniers temps. cette face b est une des chansons préférées des fans de placebo et une des toutes meilleurs chansons en concert du groupe. une chanson extrême, arrogante, provocante, rapide, un condensé de placebo en trois minutes.

gay goth

dans la même veine que "come home" nous avons droit, là encore pour la première fois depuis deux ans, à la version électrique de "teenage angst", que tout le monde retrouve avec grand plaisir, l’effet de surprise de la version lente au piano s’étant quelque peu estompé avec le temps. suit probablement le grand moment de ce concert avec "burger queen", tombée aux oubliettes depuis la tournée anglaise de septembre 98, chanson racontant l’histoire d’un personnage imaginaire gay, goth, drogué et paumé errant seul dans les rues de luxembourg ville et chantée ce soir en français ! imaginez brian faisant reprendre au public "méfiez vous des apparences, ça n’a aucun sens" et le public pointant du doigt brian et stefan à chaque "hey you"… enfin le traditionnel "evil dildo" clôture ce concert exceptionnel. la version de ce soir est une des meilleures jouées durant cette tournée et stefan puis brian se jettent dans la foule.

ego

ce soir nous avons vu un énorme concert de placebo et nous avons obtenu des réponses à nos questions : oui placebo est toujours capable de sortir le grand jeu et de tout donner, de se concentrer sur la musique le temps d’un concert et d’oublier ses problèmes d’ego et de susceptibilités. ce concert était aussi le parfait résumé de l’ensemble de la carrière de placebo, un condensé de deux tournées en un soir, de "come home" à "ask for answers", de "drowning by numbers" à "pure morning". c’est aussi à ce jour le plus long concert du groupe - près de deux heures. placebo a joué un autre concert le lendemain dans la même salle, qui, s’il était un peu plus court et un peu moins bon, était néanmoins un concert redoutablement efficace et magique…

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publié par le 29/06/99