coup de vent

les initiés me diront que cet album n’est pas récent, que depuis le groupe est passé en france, a sorti un extraordinaire single. oui mais l’album a joué l’effet coup de vent malgré son excellente facture. une étrange beauté se dégage de cet album. une mélancolie profonde, abyssale même parfois. tout est lent, s’installe progressivement. les guitares s’accordent entre elles et l’ensemble rappelle parfois le dernier go-betweens. sur ce fond musical eclectique, les voix se posent et s’opposent, instruments à part entière. la lenteur se révèle alors comme un argument puissant face au stress extérieur. l’aspect lent n’ennuie jamais mais au contraire enlève toute volonté de se détacher de cet univers sombre et sophistiqué. "loro" est une magnifique pop-song toute en finesse à laquelle il est difficile de ne pas succomber. on est tellement pris que même les plus réticents au chant ne sauraient resister à quelques exercices vocalistiques.

exercices vocalistiques

l’extraordinaire architecture de "crutch", le prenant "rousseau" dont le chant rappelle parfois les débuts de brian eno en solo. la pureté du son sur "byzantine" est hallucinante. en fermant les yeux on pourrait presque sentir le groupe. l’intro de "hurley" et ses somptueux mouvements ne confortent qu’un peu plus l’emprise de ce disque sur notre être. le risque de ne pouvoir se passer de cet objet est grand, une drogue d’apparence plus innocente encore que le chocolat. cependant le jeu en vaut la chandelle, car derrière une apparente austérité, l’album se révèle à l’auditeur comme une oeuvre destinée à durer, loin d’une quelconque tendance à faire de la musique pour être "in". délaissez votre prozac pour un pinback.