vaporeux

entre quatre ou cinq échappées en solitaire, rob crow et armistead burwell smith iv ont eu la bonne idée de rendre leur copie en guise de premier album pour touch & go. faisant suite au divin offcell ep, summer in abaddon voit pinback s’élancer dans le sillon d’une pop moins organique, plus synthétique et sophistiquée. en gardant ces sonorités si caractéristiques bien évidemment. finis les élans vaporeux, sombres, dépressifs si délicatement touchants de leurs premiers albums. plus froid, sec et cassant, summer in abaddon semble être la réponse aux détracteurs de leur dernier album, le magique blue-screen life, qui n’y voyaient qu’une pale copie de l’essentiel this is a pinback cd.

clarté

malgré un premier titre intitulé "non-photo blue" manière de répudier les tonalités qui ornaient naguère leur pochette, pinback ne fait pas table rase du passé. la couverture de summer in abaddon en atteste : la clarté du blanc, le voile d’une ombre et l’embouchure d’un égout dont la musique semble jaillir par endroit. ces quelques éléments illustrent à merveille les hymnes torturés qui jonchent summer in abaddon. si vous pensiez aborder ici le dernier disque de l’été, détrompez-vous. pinback semble à jamais cantonné à cet automne de ruine. mais réjouissez-vous, si les arbres se dénudent et les nuages s’en excitent, pinback ne manque pas de se défaire de plus belles feuilles avec un charme quasi effleuré jusqu’alors.

bise

des dix morceaux de summer in abaddon, pas un ne vous laissera de marbre, qu’ils soient chéris ou qu’ils agacent selon les écoutes. prises une à une, les petites merveilles qui composent ce bouquet fané de saison sont d’une senteur difficilement décelable de prime abord. méfiance cependant, le chemin trouvé, le parfum pinback enivre promptement. "fortress" par exemple est le genre de morceau mordant comme la bise qui pourrait faire frissonner des semaines encore. satisfaction donc, pinback est sorti paré d’un feuillage différent. cela en rebutera certains pour sûr. mais placé dans ce défilé de rentrée, la préférence ira naturellement vers l’ouvrage le plus frais, singulier et intelligent de l’année.