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publié par Mickaël Adamadorassy le 25/02/04
Paycheck - John Woo
John Woo

paycheck est une relecture musclée d’une nouvelle de philippe k.dick, un des écrivains de science-fiction culte dont le travail a déjà été porté à l’écran par des réalisateurs comme ridley scott (blade runner), steven spielberg (minority report) ou encore paul verhoeven (total recall). sur fond d’univers presque contemporain teinté de cyberpunk, le film, nous invite à suivre la course contre la montre d’un ingénieur... musculeux ( ben affleck) qui doit à tout prix reconstituer son passé à partir des indices qu’il sait lui même laissé avant que sa mémoire ne soit effacée.

mémoire morte

michael jennings est un artiste de la retroconception, il est capable d’analyser un produit et de fournir à un concurrent une version bien meilleure que l’originale. il travaille sur des projets top secret et est donc obligé de se faire effacer la mémoire à la fin de chaque mission, malgré les risques de séquelle. quand on lui propose de sacrifier ainsi trois ans de sa vie à travailler sur un projet dont il aura tout oublié à la fin, il hésite mais finalement le nombre de zéros du chèque ont raison de ces derniers doutes. après un blackout de trois ans , il retrouve sa liberté mais tout se met à aller de travers : au lieu des millions qu’il était censé engranger, il a choisi de ne garder qu’une vingtaine d’objets sans valeur et il ne se rappelle pas pourquoi. pire, le fbi l’accuse de crime d’état et ses anciens employeurs essaient de le tuer. s’il veut sauver sa peau, michael va maintenant devoir essayer de comprendre ce qui s’est passé durant tout ce temps et surtout pourquoi il s’est envoyé ces objets anodins qui se révèlent finalement bien utiles.

un scénario qui sauve le film

je n’attendais rien de paychek : john woo n’est plus une référence depuis mi2, voir même avant... donc pas de déception pour ce film qui rappelle beaucoup minority report et cypher. le scénario est tiré d’une nouvelle de k.dick et donc même si le film manque complètement de génie, de personnalité, l’histoire reste quand même assez intéressante pour un amateur de s.f. sinon difficile d’y voir plus qu’un divertissement classique mais assez honnête, avec son grand méchant ridicule au faux-air de bill gates, sa course-poursuite, son combat final et son dernier rebondissement qu’on attendait mais alors pas du tout...

quand le maître redépasse l’élève

a noter aussi que le film aurait pu servir de préquelle a minority report, qui est à mon sens largement meilleur : woo s’est planté en beauté avec son film banal et aseptisé tandis que spielberg a au moins essayer de transcrire l’atmosphère de k.dick. avec plus ou moins de réussite certes, mais le résultat a le mérite de quand même sortir de l’ordinaire du film d’action américain tandis que paycheck lui ne décolle jamais. john woo s’est contenté du strict minimum, alors que le thème se prêtait quand même à quelques développements psychologiques plus intéressants qu’une banale poursuite en moto.

paycheck prouvera au moins une chose : il est clair , pour ceux qui en doutait encore, que désormais le nom de john woo tout seul n’est plus une raison nécessaire et suffisante pour aller voir un film. néanmoins parce que le scénario est intéressant et que même s’il ne renouvelle pas, woo maîtrise parfaitement ce qu’il fait, ce film constitue un divertissement honorable. dommage pour k.dick.

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publié par le 25/02/04