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publié par gab le 10/01/12
Pas de Facebook, pas de Spotify !
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Emportée par l’élan contagieux de notre antenne suédoise jamais à court d’arguments lorsqu’il s’agit de vanter les mérites de Spotify, l’équipe du Cargo toute entière s’est mobilisée fin 2011 pour vous proposer sur cette plateforme mirifique une playlist des 100 morceaux emblématiques de l’année écoulée. Mais vous savez comment ça se passe, c’est fait à l’arrache en décembre, chacun livre ses morceaux, son petit texte qui va bien et entre les établis à tête d’éléphant à monter et les huîtres à ouvrir, on en remet l’écoute à plus tard. Or ce plus tard est tombé ce week-end, dimanche pour être précis, aux premières lueurs du jour alors que je tente vainement de repriser pantalons et boutons en tous genres, l’envie me prend de souffrir en musique. Ne serait-ce pas le moment idéal pour écouter 100 (100 !) morceaux ? Avec ça, et malgré un handicap sérieux côté fil et aiguille, j’aurai surement aussi le temps d’épuiser tout le repassage en retard. En avant toute pour Spotify !

retraite

Car oui, je dois l’avouer tout honte dehors, je ne suis pas encore sur Spotify. Déjà que je me rends compte péniblement au bout de trois mois que non, mon compte Deezer n’a pas bloqué mes écoutes à 30 secondes par morceau, c’est juste que le site ne me reconnecte plus automatiquement lorsque je m’y rends. Hum (les cordonniers tout ça …). Bref, pour tout vous dire j’avais déjà failli il y a quelques temps prendre mes quartiers chez Spotify jusqu’au moment où je me suis rendu compte qu’il fallait installer une application sur mon ordinateur. Sachant que mon vieux coucou menace de ne plus jamais démarrer à chaque installation de nouveau logiciel j’avais battu en retraite vaillamment. Mais cette fois, il faut y aller, pour l’honneur du Cargo … et on ne m’avait pas menti, le site me propose convivialement de télécharger l’application et en quelques secondes, c’est fait. Au lancement la fenêtre de login s’ouvre me demandant mes identifiants Facebook. Mouah ha ha, ce beau coup marketing. J’ai en effet entendu parler de ce rapprochement, ça me fait une belle jambe mais bon, pourquoi pas après tout. Ah, voila le bouton « inscrivez-vous », hop là, ça ouvre une page internet qui propose de saisir ses identifiants ou de s’inscrire à Facebook. Oui bon d’accord, mais le lien pour s’inscrire directement à Spotify sans passer par le grand frère, il est où ? J’ai beau chercher, nada. Disparu. Consternation.

passeport

Qu’à cela ne tienne, je me rabats sur le lien « contactez-nous » qui me propose de lire la FAQ (que je parcoure) et le Forum (que je parcoure aussi) avant d’écrire au support, ce que je m’empresse de faire pour demander en toute innocence la marche à suivre pour m’inscrire à Spotify sans compte Facebook (je sais ce que c’est, vous changez toute votre appli et la doc d’installation n’est plus à jour). Or surprise, on me répond en un temps record (un dimanche !) que désormais il faut impérativement un compte Facebook pour s’inscrire et qu’il faut voir ça comme un passeport virtuel multi-applications. Excellente idée ce passeport, très bon concept, sauf que j’aimerais bien choisir les applications du package (ou même m’en passer si je le souhaite). N’y-a-t-il pas moyen d’ouvrir une petite porte de derrière (un petit lien pas trop en évidence) pour dépanner les allergiques de la face-de-livre ? leur demande-je au top de la naïveté (vous avez remarqué vous aussi le plaisir qu’on peut prendre à jouer au couillon le dimanche). Toujours aussi rapidement la réponse attendue tombe : Pas de porte de derrière sans Facebook mon ami. Roger and out.

parasite

Alors certes, qui n’a pas de compte Facebook aujourd’hui (à part quelques grincheux dans mon genre) ? Pourquoi se soucier de quelques centaines (milliers ?) de personnes qui ne souhaitent pas s’inscrire sur Facebook et quand même écouter de la musique en ligne ? Pourquoi laisser une liberté de choix à l’utilisateur (sachant que Spotify a bien sur une bonne partie de ses abonnés qui s’identifie autrement que par Facebook) ? Pour une idée noble qu’on se ferait de la liberté sur internet ? Rassurez-vous je ne pense pas que le patron de Spotify, le Most important man in music selon Forbes, se pose ce genre de questions le matin devant sa glace (il parait qu’il est fatigué ces jours-ci, le pauvre). Nul doute que ce ralliement de Spotify à Facebook a largement couvert en nombre de nouveaux abonnés toute idée parasite qui aurait pu émerger d’un recoin de conscience endormie. Bien joué donc à Spotify, longue vie à l’ex-petit suédois, quant à moi j’ai fini de recoudre mes boutons dans un silence religieux comme il se doit.*

 

* Nan, j’déconne, vu la redoutable efficacité des deux générateurs de bruit et de bordel ambulants que j’ai en ma possession, ça ne risque pas d’arriver.

 

P.-S.

pour ceux d’entrevous qui résistent encore et toujours à l’envahisseur, vous pouvez toujours faire comme moi et lire les 100 morceaux 2011 chaudement recommandés par le Cargo, ça marche aussi.

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Music Lover - le 15/09/12 à 21:33
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