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publié par gab le 19/12/13
Pagan Poetry
- The unseen
The unseen

Comment chroniquer un tel OVNI ? Voilà la grande question qu’on se pose d’emblée en prenant son stylo et son papier (oui, au cargo on stylotte et on papiotte encore à nos heures perdues). Par quel bout même prendre The unseen, le premier EP de Pagan Poetry ? Après moult réflexion, notre côté pragmatique nous incite fortement à repartir du début, de la claque monumentale qu’on s’est pris à la fête de la musique du Cargo l’été dernier en découvrant ce groupe et sa si charismatique chanteuse. On ne vous refait pas la chronique (elle est ) mais c’est peu dire qu’on était impatient de mettre l’oreille sur les premiers enregistrements de Pagan Poetry.

source

C’est désormais chose faite puisque The unseen est sorti début novembre et, nous voici rassurés, il est tout à fait à la hauteur de notre attente avec son univers onirique, ses références Björkiennes bien sûr et surtout cette étonnante maturité. Une telle maitrise dès la première réalisation du groupe est assez bluffante. Pagan Poetry puise sa force à la source, dans une richesse musicale exceptionnelle - mariant délicatesse et puissance, déroulées en vagues successives - et dans cette voix magistrale qui vogue sur un océan sonore comme dans son salon. Cette voix, ces couleurs dans cette voix, ce sourire dans les couleurs de cette voix (qui s’entend très distinctement, vous ne rêvez pas) évoquent à nos vieilles oreilles, dans un style pourtant très différent, les saveurs vocales de Sonya Madan, chanteuse d’Echobelly (sur "The unseen" notamment), et ça faisait bien longtemps qu’on attendait de recroiser une telle voix sur notre chemin.

force

Et puis pour couronner le tout, comme si ça ne suffisait pas, il y a la qualité d’écriture des morceaux. On est totalement happés par ce que nous conte le groupe. S’il faut choisir un titre, écoutez et réécoutez "The dark side of the moon", vous aurez toute la palette de Pagan Poetry, la force sombre des couplets alliée au soleil vocal des ponts et refrains. Une expérience presque mystique. Mais que dit-on, mieux vaut encore ne pas choisir du tout et se laisser envoûter par les volutes d’"Another earth" et ses chœurs en spirale, par la douceur apaisante de "The unseen" qui nous attire l’air de rien en pleine forêt afin de nous laisser entrevoir en fin de morceau le caractère bien trempé d’une nature enivrante et dominatrice.

apesanteur

Et quand vous serez bien retourné, bien hypnotisé, bien enveloppé, vous flotterez comme nous au son de la sansula de "Wonderworld" dans une apesanteur délicieuse, égarés dans ce monde mi-enchanté/mi-inquiétant dont il n’est pas dit que vous reveniez de sitôt.

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publié par le 19/12/13