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publié par Mickaël Adamadorassy le 09/01/18
Orouni
- Somewhere in Dreamland
Somewhere in Dreamland

C’est toujours une grande satisfaction de dire à quelqu’un "je te l’avais bien dit"...

Alors donc Orouni je te l’avais bien dit, sur Facebook, rappelle-toi, qu’il fallait te méfier d’Emma Broughton (que vous connaissez bien désormais avec ses multiples participations sur disques et en live chez Mina Tindle, Exsonvaldes, Thousand, O etc...). A ce moment-là, elle venait de rejoindre le groupe à la flûte et au chant. On était tous sous le charme. Même nous, dans un élan poétique et euphorique et footballistique, nous la comparions alors à Zlatan. Mais en fait c’est du côté de chez Iznogoud qu’il fallait chercher car avec Somewhere in Dreamland, Emma est devenue calife Orouni à la place d’Orouni. Enfin c’est ce qu’on pourrait croire...

Revisiter

En effet, la grande nouveauté de cet EP, conçu comme une sorte de mini best-of des titres les plus sautillants de l’album Grand Tour (2014) c’est la présence d’Emma au chant. Pour parfaire la chose, on aurait bien vu une note de douceur supplémentaire avec un Firearms des familles qu’Emma a déjà reprise en solo juste pour nous :

Pour les quatre titres choisis, les nouvelles voix ont été enregistrées en studio mais les orchestrations originales de l’album ont été réutilisées et le mix légèrement remanié pour s’adapter au mieux au nouveau chant lead. On retrouve donc les excellentes parties de batterie de Jean Thévenin (Jaune, François & The Atlas Moutains, Hopper) et toute la richesse des arrangements, flûtes de Mellotron, cuivres, orgues, synthétiseurs, balafon ou kalimba , omnichord (chaque morceau a son instrument "totem"). Chez Orouni, on mélange un peu de tout, mais avec un sens mélodique impeccable et sans en faire trop.

Le match

La question qui fâche... Et on pourrait difficilement faire l’impasse dessus : rarement on aura de quoi faire de l’analyse comparative sur des bases aussi objectives : on a exactement le même arrangement, juste la voix diffère. Alors on peut bien se demander : Orouni c’est mieux avec Emma ou avec Rémi ?

On aimerait (j’aimerais en tout cas) croire que l’auteur d’une chanson en est le meilleur interprète, que le fait d’avoir écrit, d’avoir vécu les choses apporte quelque chose d’unique que tout autre personne ne pourra pas reproduire. Et c’est peut être vrai... Mais les très bons interprètes amènent leur propre histoire, quelque chose qu’il leur est unique aussi, ils arrivent à faire vivre les chansons et à partager cela avec vous. C’est très exactement ce que fait Emma. Elle a une séduction plus immédiate, le timbre de la voix bien sûr mais aussi une façon d’habiter les notes, de les faire durer un peu plus, les adoucir, la où Rémi est plus "sec". Les deux ont leur qualités mais la "version Emma" est certainement plus facile d’accès.

Arroseur

Mais on est en fait très loin du coup d’état car même si la voix d’Emma est très différente de celle d’Orouni, on reconnait très bien dans ces nouvelles versions la façon de rythmer les mots, des manières qui sont indubitablement celles de Rémi . Somewhere in Dreamland c’est donc plutôt une seconde chance pour qui serait passé à côté de Grand tour, de découvrir d’une autre façon l’univers d’Orouni et ses petites perles pop de toutes les couleurs qui vous trottent dans la tête.

N.B. : Précisons que les histoires de calife à la place du calife etc sont bien évidemment des inventions de votre serviteur, dans le but de donner un petit côté soap opera à cet article. En vrai, Rémi/Orouni qui est certainement une des personnes les plus humbles et sympathiques qu’on ait rencontrées dans ce milieu, est celui qui a voulu qu’Emma chante et il en est tout à fait satisfait !

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publié par le 09/01/18