Découvrir Of Montreal avec leur neuvième album et se lancer dans une chronique pourrait s’apparenter à énoncer des banalités du niveau de l’eau ça mouille ou le feu ça brûle. Of Montreal fait parti de ces groupes dont on a entendu parler mais qu’on a jamais eu vraiment l’occasion d’écouter ou de voir en concert.
Il aura suffi d’une pochette aux couleurs acidulées et aux graphismes psychadélico-baba cool tout en allégresse et en nudité pour qu’enfin la curiosité s’opère. Tout à l’image de l’illustration de l’album, les 15 titres de Skeletal Lamping sont un mélange de tons, de couleurs, d’odeurs, de goûts et de sensations. Déroutant, passionnant, amusant... au fil des morceaux l’auditeur a vraiment du mal à saisir une ligne directrice, une atmosphère. Enfin si ! Il y a bel et bien une ambiance qui se dégage : une ambiance de folie joyeuse. Sur un même morceau une ribambelle de styles musicaux peuvent cohabiter : du rock, de la pop, du funk et pourquoi pas quelques dérives tribales.
Ils ne doivent pas être nombreux ceux qui ont eu envie de se suicider sur fond de Of Montreal. Voilà le genre d’album à recommander à tout dépressifs chroniques ou pour les pauvres âmes saisies par leur mal être existentiel. A la fois jubilatoire et intemporel les morceaux de skeletal lamping auraient pu sortir à l’époque des Beatles, des Beach Boys, de Bowie, aujourd’hui, demain ou encore dans la décennie à venir. On succombe à la folie, l’aliénation et l’excentricité suave du chant de Kevin Barnes.
Ecouter skeletal lamping c’est un peu comme se laisser tenter par le déraisonnable et l’interdit : on y prend un plaisir fou, on sait qu’on est train de faire n’importe quoi, que ce n’est pas vraiment ce qu’il faudrait écouter ou apprécier mais on vit des moments tellement jouissifs qu’on ne s’en lasse pas et qu’on se laisse irrémédiablement charmer. On aime, on en veut, on en redemande. Encore, oui...