easy listening

après la sortie récente de beulah et de son très bon the coast is never clear on avait envie de se plonger un peu plus dans la nouvelle vague indé underground outre-atlantique. on trouve par exemple sur kindercore (label qui a révélé kings of convenience et japancakes) des artistes magnifiques tels que i am the world trade center, the four corners, marshmallow coast et surtout of montreal. comme les elf power ce quintette vient d’athens et non du quebec. mais contrairement aux elf power, ce groupe ne tente pas d’insuffler un aspect easy listening à la pop avec des références classiques.

saynètes savoureuses

certes leur septième objet doit autant aux beatles qu’aux flaming lips, à syd barett qu’aux mercury rev sans oublier les beach boys mais ce cocktail ne se conforme que très peu aux consonances citées. pas de pompage abusif ou une quelconque tentative de réhabiliter la pop psyché conventionnelle, kevin barnes, voix en or, doigts de fée, esprit agile mène l’aventure avec tact, captivant l’auditeur dans son univers barré. il n’y a pas d’autre terme quand ses géniales mélodies sont subitement brouillées d’effets pervers, de petits récit comiques et décalés... l’album est censé contenir 22 morceaux mais on se retrouve finalement avec une cinquantaine de petites saynètes savoureuses comme un livre pour enfants mis en musique (écouter "the events leading up to the collapse of detective dull" pour s’en convaincre). la cohésion de l’ensemble est unique... un peu comme si les avalanches avaient délaissés les samples pour écrire la musique et l’agencer de manière aussi talentueuse...

coquelicot fields forever

de l’introduction très flaming lips "good morning mr edminton" à l’odyssée finale où un piano livre bataille seul pendant 18 minutes sur "the hopeless opus", of montreal vante le coquelicot (pourquoi pas ?) et nous prend au jeu de sa folie. difficile de résister au sage "it’s a very starry night", un des plus beaux morceaux parus cette année, à ce torturé "good morning mr edminton" ou à l’attirante "penelope". malgré le peu de moyens dont dispose of montreal, c’est amplement suffisant pour nous mener aux cimes du plaisir ; à l’image de "it’s just so" une voix et un piano suffisent parfois à créer une pièce merveilleuse. une formation à part qui donne envie de crier "coquelicot fields forever". un complément idéal au dernier gorky’s zygotic mynci en attendant le nouvel album aldhil’s arboretum à paraître le 9 avril prochain.