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publié par Mickaël Adamadorassy le 25/10/18
Novo Amor - La Maroquinerie, Paris - 24/10/2018

On a découvert tout récemment la folk délicate et mélancolique de Novo Amor. Quelques titres de son album Birthplace suffisent alors à nous convaincre qu’on tient là une nouvelle pépite indie folk-rock, dans la lignée de Bon Iver, William Fitzsimmons voir I’m From Barcelona quand les cuivres débarquent et que la batterie vient insuffler une pulsation affirmée dans une musique par ailleurs très zen. Construites autour de piano et de guitares feutrés, sublimées par des parties de violon et de lapsteel poignantes, les chansons de Novo Amor commencent souvent en douceur, parfois elles gardent ce côté intime, comme une rêverie solitaire, parfois elles montent progressivement en puissance. Et puis bien sûr il y a la voix haut perchée de Ali John Meredith-Lacey, qui vient se placer tout naturellement au dessus de cette instrumentation, dans les aigus il use de la corde sensible mais sans pour jamais surjouer ; un timbre pur, des notes précises, à la dynamique parfaitement contrôlée, ici on fait plus confiance à la force des mélodies qu’aux trémolos et autres effets pour émouvoir.

Malgré toutes ces qualités, on se demandait quand même si ce projet tout récent n’allait pas avoir du mal à remplir la Maroquinerie mais en fait on a tout faux : en arrivant il y a une queue qui va jusqu’au bout de la rue et la salle est donc bien remplie quand Novo Amor entame son concert. Sur une scène décorée de feuillages disposées sur les pieds de micro et un peu partout, éclairée sobrement, on retrouve donc Ali au chant à la guitare et au piano, barbe de 7 jours, t-shirt blanc vraiment pas repassé et bonnet noir, accompagné par Ed Tullet (guitare et basse) qui a co-écrit avec lui un premier album , Heiress, avant Novo Amor. Ed assure aussi les chœurs, souvent il est encore plus haut que Ali ce qui n’est pas rien, plus rarement il double plus bas et on serait curieux de voir ce que ça donnerait s’il le faisait plus systématiquement. Car cela semble donner du corps supplémentaire à la partie vocale.

On a aussi un claviériste, un batteur et un violoniste qui fait un boulot énorme pour ce show : en plus de jouer très très bien, il fait souvent le liant entre les morceaux avec des nappes ou de courtes interventions pendant que le reste du groupe se règle pour la chanson suivante. C’est assez capital pour cette incarnation live de Novo Amor qui débute à peine sa tournée car si les morceaux fonctionnent très bien sur disque, si la beauté des cordes et du lapsteel sont conservées en live , la tension a tendance à monter, monter puis retomber. Ou parfois le morceau s’achève trop vite, ne laisse pas le temps d’en profiter pleinement. Dans ces cas-là le trou de quelques secondes crée vraiment une cassure dans le concert, tandis que quand ça enchaîne, on ne remarque même pas ce phénomène.

Autre petite critique, même s’il y a un batteur on sent que la fondation c’est le guitare/voix ou le piano/voix, il y a quelques morceaux énergiques où le batteur sert de socle, appuyé par la basse, d’ailleurs très rarement employée dans le set, mais le plus souvent c’est la facette la plus éthérée, la plus fragile de la musique qui s’exprime. Sans les cuivres, sans section rythmique constante, avec Ali qui utilise exclusivement la voix de tête, il peut y avoir une certaine lassitude .. sauf qu’il se passe toujours quelque chose de beau dans la musique et on peut se dire aussi que les morceaux vont à l’essentiel et ne laissent pas vraiment le temps de s’ennuyer. C’est le genre de choses qui vont s’améliorer au fur et à mesure que les musiciens vont jouer ensemble et faire vivre les chansons, les adapter au live. En l’état, un concert de Novo Amor, c’est déjà un moment précieux et on peut que vous recommander d’aller le(s) voir en concert et d’écouter l’album !

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