l’appel des barricades sûrement.
j’y suis retournée. pour voir. pour en avoir le coeur net. pour sentir la vraie mobilisation ou son absence. pour ne pas me laisser berner par l’anxiogénisation (et tant pis si ça n’existe pas) des grands médias.
direction le quartier latin. place de la sorbonne, où il se tramait bien quelque chose lundi après-midi. sur la place, plusieurs centaines d’étudiants calmes à l’air un peu grave, en tous les cas sûrement plus que mardi dernier. et de l’autre côté des barrières, sur la place des grands hommes, ou plutôt de braves crs, sûrement un peu trop nombreux, sûrement un peu trop prêts à charger, à brandir matraques et boucliers. un peu trop pour que le calme de la place soit totalement apaisé.

un peu tendu, de plus en plus même. une banderole se prépare, on m’interdit de la prendre en photo. je me sens prise entre l’absurdité du surnombre de crs face à une masse visiblement des plus pacifistes et ce refus de laisser prendre une banderole en photo. il y a quelque chose qui ne colle pas. et petit à petit la crispation monte. là, les organisateurs déplacent les manifestants au milieu du boulevard st michel au long duquel un cordon de crs forme une haie d’honneur démesurée. la place de la sorbonne se vide sous les derniers appels des meneurs à une manifestation calme, sans heurt et sans bris, laissant juste les rangs de crs vainqueurs.



en remontant le boulevard st michel j’observe, amusée, le manège des crs attendant le cortège. au moment où celui-ci arrive à ma hauteur (tout au plus un millier de manifestants), je comprends mon erreur de jugement. la tête de cortège exsude hargne et dureté. les manifestants dissimulent leur visage et ne laissent aucun doute sur leurs intentions bien moins pacifiques que le rassemblement d’étudiants qui suit.


au carrefour de la rue soufflot, les deux branches se scindent. je quitte la manifestation à cet endroit, espérant traverser le luxembourg, où je trouve finalement porte close : drôle de tableau que ces promeneurs coincés à l’intérieur et moi en rade sur le trottoir. pourquoi fermer le luxembourg aux manifs ? qu’y a-t-il de plus précieux à sauvegarder là que dans les rues ? ont-ils peur que les jeunes déracinent des arbres ? piétinent les cailloux poussiéreux ? certaines choses m’échappent... difficile d’avoir une conclusion sur tout cela. beaucoup de choses étaient bien sensibles aujourd’hui, mille fois plus sincères et plus humbles que la semaine dernière. il est temps de prendre conscience.
J’y suis passé hier soir, et c’était plutot la deception.
une soixantaine, maxi le tiers des "punks" arrachés avec leurs chiens... Des insultes envers les crs, des tentatives de chants révolutionnaires, des drapeaux d’anarchistes des cones de signalisation auxquels ils mettent le feu...
Cet aprem en Assemblée générale à paris 8 des propositions, de la détermination, un peu de flottement quand même, de la solidarité prof personnel administratif et étudiants. Des coordinations entre les étudiants et les profs, des forums et des débats de prévus, des blocages abandonnés pour faire places aux discussions et aux débats.
Des bonnnes idées de l’envie de rester mobilisés. Ca manque d’informations vers le "grand public" mais ça a l’air bien parti.
Ca fait du bien de voir autre chose que des insultes vers les crs et des anarchistes sans proposition.