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publié par vinciane le 19/02/09
scary mansion
- every joke is half the truth
every joke is half the truth

fantôme

Et dire qu’on a failli passer à côté de ce disque. Peut-être à cause du nom du projet Scary Mansion, avouez que ça n’est pas la trouvaille du siècle. Ou alors c’est qu’on a l’esprit si mal embouché que tout ce que ça évoquait était un fantôme de Marilyn Manson dans une parodie de film de Wes Craven. C’est lorsqu’on a appris incidemment que Scary Mansion était le projet de Leah Hayes que l’intérêt a subitement émergé. Pour d’autres, qui étaient encore au biberon lors des premières apparitions de la new-yorkaise Leah sur la scène parisienne, un nom de groupe éponyme n’aurait certes guère suscité plus de curiosité.

manoir

Après l’écoute de l’album Every Joke is Half the Truth, on a toujours autant de mal à trouver le nom Scary Mansion tout à fait idoine. Peu importe. Le disque est à la hauteur de ce que laissait espérer la beautiful Leah lorsqu’elle accompagnait le trublion David-Ivar Herman Düne dans l’éphémère projet Satan’s finger. On se souvient avec émotion de leur passage à la guinguette pirate en des temps lointains (2001 ?...) suivi d’une apparition au Mo’fo de Mains d’Oeuvres et de leurs disques faits main en édition ultra limitée. Ah !... C’était le bon temps de la galaxie Herman Düne. Mais revenons-en à Leah Hayes et à son manoir qui ne s’ouvre qu’en son coeur (“intro”, piste 7).

brouillon

Nécessairement, il faudra passer par le moment où on pense au timbre et à l’évanescence d’une Cat Power des premiers albums (“Go to Hell”), mais rapidement Scary Mansion installe son propre son électrique et distordu (“Captan”). Every Joke is Half the Truth se révèle rapidement un album global, très cohérent et qui s’écoute avec un réel plaisir.

On regrette toutefois quelques lourdeurs de production où les excès de réverb et les travers de mixage noient certains morceaux que l’on devinerait pourtant bien beaux dans une version plus nue ou mieux travaillée (“sharkish sea”, “shame”, “yer mom”). Avec Scary Mansion, on se retrouve pris entre le côté brut, prolifique et parfois un peu brouillon que l’on affectionnait chez Herman Düne les premiers temps et l’envie d’entendre les morceaux un peu mieux mis en valeur.

présence

Le titre qui ressort le plus de cet album, “Sorry we took all yr Money”, est certes le plus rock, le plus énergique mais également celui que l’on sent le plus évident dans la production. Et cela fonctionne bien, même très bien. Dommage que le morceau suivant, “Scum Inside” soit quant à lui le plus insipide du disque (sans mauvais jeu de mots).

Parfois, en écoutant Every Joke is half the truth, on se prend à penser à notre très chère Alina Simone, voisine de Leah Hayes à Brooklyn. Il y a bien sûr la présence du thunderstick, cet instrument au son si particulier qu’elles pratiquent toutes les deux, mais aussi certaines approches vocales des mélodies.

On attend impatiemment de voir ce que la jeune et jolie Leah donnera sur scène lors de sa tournée printanière en avril (le 22 à la maroquinerie, le 25 au printemps de bourges....).

Every Joke is half the truth, sortie chez Talitres, le 23 février.

http://www.myspace.com/scarymansion

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publié par le 19/02/09
Informations

Sortie : 2009
Label : talitres