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publié par gab le 27/12/07
nick drake
- family tree
family tree

Et si les deux meilleurs disques de 2007 étaient des disques posthumes ... à l’heure des tops de fin d’année ce constat a de quoi laisser quelque peu songeur, d’autant qu’on n’est pas habituellement les plus ardents défenseurs du genre. Il suffit de voir l’exploitation Jeff Buckleyienne pour rester plus que prudemment sur ses gardes. Mais voila, on ne se refait pas et quand deux maîtres de la ballade mélancolique décident de nous parler d’outre-tombe, on serre les dents, on y va la crainte dans l’âme mais on y va. Et on ne tarde pas à les desserrer, les dents, rassurés que l’on est par tant de félicité musicale. Cette année donc, Elliott Smith est redescendu vers nous avec un très beau double album de vieilleries, New moon, et surtout Nick Drake, en bonne fée bienveillante, s’est penché sur le berceau de nos oreilles pour remettre à nouveau notre compteur musical à zéro de ses arpèges flamboyants. Vous l’aurez compris, s’il est un album en 2007, s’il est un frère ou une sœur, c’est bien ce tendre et savoureux Family tree.

famille

Et d’une histoire de famille il s’agit, puisque c’est Gabrielle Drake, la sœur de Nick elle-même, qui ressort pour nous les enregistrements familiaux afin de nous donner un aperçu des années formatrices du jeune homme dans la campagne anglaise des années ’60 (ou en tant qu’étudiant en France). C’est d’ailleurs tout le charme de cet album, de nous faire découvrir la vie musicale qui règne dans cette maison hors-normes. On y trouve donc des morceaux écrits et interprétés au piano par Molly, la maman, ceux-ci étant étonnement proches de l’univers que développera Nick par la suite. Mais aussi un duo avec Gabrielle et une pièce de musique classique avec Nick à la clarinette. Ça peut paraître anecdotique, voire réservé aux fans ultimes, dit comme ça mais en réalité pas du tout. Cela donne au contraire une délicieuse ambiance calme et détendue et cela complète à merveille les nombreux morceaux interprétés dans leur plus simple appareil par Nick à la guitare. Et pour nous autres adorateurs de l’album Pink moon, quoi de plus merveilleux que du Nick Drake dénudé ? Quoi de mieux finalement que du Nick Drake au naturel avec discussions entre les morceaux, bruits de bouteilles pendant et oublis de paroles occasionnels ? Un très bel esprit complété avantageusement par une petite explication de Gabrielle Drake dans le livret (adressée directement à son frère, c’est assez poignant) sur les raisons d’être de cet album. Comment son père offrait généreusement des cassettes de ces morceaux lorsqu’il recevait dans sa demeure les pèlerins drakiens dans les années qui suivirent la mort de son fils. Comment des copies de copies de piètre qualité de ces cassettes se sont retrouvées vendues sous le manteau et distribuées sur internet. Comment elle souhaitait que le plus grand nombre ait accès à ces morceaux correctement remasterisés. On l’en remercie donc, et c’est vrai, il y a du souffle parfois, la qualité sonore n’est pas toujours parfaite (les titres ont été enregistrés sur le magnéto à bandes familial dans les années ’60), mais à vrai dire ça ne fait que renforcer le charme de l’œuvre. Et d’œuvre il s’agit. Nick Drake, de ses arpèges si caractéristiques et de son chant doux et envoûtant, y fait un grand nombre de reprises, parfois assez enlevées, loin de l’image de grand dépressif qu’on a souvent de lui. Et puis il y a ces compositions magnifiques qui pour la plupart ne trouveront pas le chemin des trois albums officiels mais qu’on ne se lasse pas de réécouter ("Milk and honey" qui, on le découvre à l’instant, est en fait une reprise mais tellement dans l’esprit qu’on n’y a vu que du feu) et réécouter ("Strange meeting 2"). On ne va d’ailleurs pas se lancer dans des commentaires morceau par morceau, vous risqueriez la noyade par superlatifs et nous le dessèchement complet à essayer de renouveler notre vocabulaire limité sur 27 morceaux plus enivrants les uns que les autres.

essentiel

On s’arrêtera donc là, l’essentiel nous semble être dit et tant mieux si on corrige au passage l’absurdité rêche d’un cargo musical sans le moindre article sur Nick Drake, on en est encore tout interloqué ... Un oubli qui ne devrait d’ailleurs pas tarder à être complètement effacé au moyen d’un zoom des familles dans lequel nous reviendrons plus longuement sur les trois albums studio du monsieur ... si d’ici là nous avons retrouvé notre petit sac de mots clinquants bien sur.

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publié par le 27/12/07
Derniers commentaires
vinciane - le 28/12/07 à 10:22
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vivement le zoom !! (désolée je ne vais pas pouvoir faire de photos sur ce coup là)

gab - le 28/12/07 à 19:23

un petit effort Vinciane !!! ;-)

Informations

Sortie : 2007

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