avant la hype

franchement j’ai vraiment essayé. avec les premières écoutes je n’ai pas été emballé, et puis plusieurs personnes m’ont dit : " tu devrais encore l’écouter c’est vachement bien ", " les critiques sont emballées "... et puis je sais pas pourquoi j’ai écouté ce que l’on m’a dit et j’ai remis plusieurs fois le cd. alors c’est vrai que j’ai dépassé le stade de la déception - qui à la première écoute est à la hauteur du risque pris par les négresses vertes, c’est vrai aussi que l’on s’attache à quelques chansons et à l’ambiance du disque. mais le sentiment général est étrange. il faut avouer que le pari était risqué et intéressant. après la mort d’helno, continuer les négresses vertes fallait oser. l’album suivant sa mort était franchement pas terrible et pour continuer il fallait trouver un véritable intérêt, retrouver le goût de la découverte. et prendre howie b comme producteur était à priori une bonne idée. les négresses étaient intéressées depuis longtemps par les musiques électroniques - voire leur album de remix qui comportait, avant la hype, un remix des massive attack - et howie b a une cote incroyable comme producteur de groupe non électronique qui se penche vers cet univers. a noter que mister b est plus intéressant sur ses disques que comme producteur effacé du pas très réussi pop de u2 par exemple. et alors ce mariage...

howie vertes

les howie vertes... pas très fameux, l’alchimie n’est pas au rendez vous et même si le son est intéressant on regrette parfois - trop souvent peut être - la folie communicative des orchestrations des premiers négresses et surtout ces nouveaux arrangements mettent en avant et de façon très dérangeante parfois la pauvreté des voix des chanteurs de la bande - sur les tristounets "easy girl" ou "chien de ports" par exemple. faut bien l’avouer helno avait une voix et une présence incroyable, pas un surdoué, pas un génie mais un truc à part, qui collait parfaitement au groupe, à sa musique et à son image. alors même si mellino s’en tire pas trop mal, et cela dépend des morceaux, les autres sont souvent fades et sans grand intérêt... exception faites, il faut l’avouer, pour l’un des meilleurs morceaux de l’album, "les mégots". il faut le reconnaître les négresses se sont calmés ("hastar llegar", proche du folklore gitan), ils ont évolués et malgré tout on le regrette un peu. on a du mal à l’accepter. c’est sûr que l’on comprend tout à fait qu’ils ne veuillent pas faire zobi toute leur vie, mais le peps, la vie, l’énergie nous manquent c’est sûr.

vieux comprimé

que penser d’un morceau comme "ce pays", soyons honnêtes si ce n’était pas les négresses vertes, on serait peut être plus réceptifs car moins décontenancés, moins perdus. musicalement il y a rien à redire - comme pour l’instrumental "green magic leila" - une ambiance lourde, lente, réussi mais jamais transcendante. mais la voix de mellino ne colle pas et les paroles sont sans profondeur, sans intérêt. les négresses ne sont pas massive attack - influence notoire sur ce morceau - c’est sûr mais il fallait peut être oser encore aller un peu plus loin, pousser l’expérience à fond. on sent un peu trop derrière ce pourquoi on aimait les négresses sans jamais le retrouver - dans "route 99" on retrouve les morceaux que chantait mélino sur les premiers albums, les morceaux les plus calmes du groupe. mais hélas à aucun moment on est scotché ou soufflé, tout au mieux séduit. on pensait que la rencontre entre les négresses vertes et l’électronique aurait sur nous un effet d’ectasy et malgré le courage de toutes cette démarche on doit bien avouer que l’on se retrouve avec un vieux comprimé de prozac. a noter qu’avant de choisir howie b les négresses avaient tenté de travailler avec l’excellent docteur l - producteur par exemple de l’excellentissime meteor show de rodolph burger. on aurait été curieux d’entendre cela, dommage !