accueil > photos > concerts > Jade Bird

publié par Mickaël Adamadorassy, Natalia Algaba le 19/04/19
Jade Bird - 16/02/2019 - Pop up du Label

Pour cette date de Jade Bird au Pop up du label , la jeune songwriter anglaise a fait un carton plein. La salle était pleine à craquer, à tel point qu’on a eu du mal à trouver une bonne place pour l’apercevoir et qu’on se demande si elle n’aurait pas dû choisir une salle un peu plus grande. Il faut dire qu’elle commence à avoir un beau succès des deux côtés de l’Atlantique grâce à sa voix et à ses compos pop-rock où l’on sent les influences de Patti Smith ou Cat Power, qu’elle revendique. Après son premier EP Something America et trois singles en amont de la sortie de son prochain album le 19 Avril prochain, on avait hâte de la découvrir sur scène.

Le concert débute par « What am i here for ? » tiré de son EP de 2017. Jade Bird nous reçoit toute seule sur scène avec sa guitare acoustique noire, habillée d’une combinaison rose très seventies, des converses noires aux pieds et ses cheveux roux détachés. Elle a un style très Woodstock 1969 alors qu’elle est, en fait, née en 1997. Après cette chanson folk très douce, elle est rejointe par son groupe, « my lovely band » dit-elle, pour chanter « Cathedral ». « The weirdos », comme elle les appelle sur son Facebook, est une formation rock classique avec Luke J Prosser à la guitare, Linus Fenton à la basse et Alex Torjussen à la batterie. Ils ont déjà tourné ensemble aux Etats Unis et au Canada aux côtés de First Aid Kids et on sent la complicité entre eux. Pour les ragots, Jade Bird a une relation amoureuse avec le guitariste, qui apparaît sur scène avec les cheveux décolorés.

Elle poursuit avec le nouveau single « Uh-huh », beaucoup plus rock, et laisse de côté la chanteuse folk pour nous montrer son visage de rockeuse. Sa voix prend de l’ampleur, la texture se fait plus rugueuse. « Après tout, il est samedi soir » nous rappelle-t-elle, on est venus pour danser et s’amuser, et elle enchaîne sur une autre chanson du nouvel album « Good for it », dans un style plus country. Après « Good woman », titre de son EP que le public connaît et chante, Jade fait une pause pour remercier le public. Elle sourit et discute avec les gens, on la sent très à l’aise sur scène malgré son jeune âge et son rire est si contagieux que tout le monde rigole avec elle quand elle nous parle de son dîner juste avant.

On arrive à la moitié du concert et elle décide de ralentir un peu le rythme et se cache derrière son clavier pour nous jouer deux titres. Les lumières deviennent bleues et les membres du groupe la laissent seule à nouveau sur scène. Elle nous annonce deux belles et tristes chansons d’amour « Does anybody know ? » et « If I die ». Ce n’est pas le moment le plus gai du concert mais elle interprète tellement bien ses chansons, sa voix est tellement juste, qu’on la regarde en silence et on accepte ce moment intime même si les gens au fond de la salle ne doivent sûrement pas l’apercevoir lorsqu’elle est assise à son clavier.

Le groupe revient ensuite pour entamer une deuxième partie plus rock. Elle reprend sa guitare acoustique noire pour jouer deux nouvelles chansons plus joyeuses « Side Effets » et « Hold that thought », qui ne sera pas dans l’album, d’après ce qu’elle nous explique. Les lumières deviennent alors rouges lorsqu’elle annonce un cover de The Bangels « Walking like an egyptian », une chanson de 1986 qu’elle a l’habitude de chanter dans ses concerts. Le public est ravi, hurle et Luke s’approche du micro pour chanter avec elle le refrain. Le concert arrive ainsi à sa fin avec trois dernières chansons « I get no joy », « Lottery » et « Going gone » que le public connaît et chante, suivant le rythme de ses mains. La salle du Pop up du label est tellement rempli que sortir de scène et revenir est compliqué, les rappels s’enchaînent donc vite au grand plaisir de tous. Elle chante à la guitare acoustique « Something American » et finit avec son dernier single « Love has all been done before » qu’elle interprète la rage dans sa voix.

On a adoré l’énergie de Jade Bird, elle assure sur scène et arrive à bien communiquer avec le public. Elle nous a offert 15 titres avec un bon équilibre entre moments intimes et moments rock. On a senti une grande maturité chez cette jeune anglaise qui sait ce qu’elle veut et où elle va. Elle est chanteuse-interprète et compositrice de toutes ses chansons et possède une très belle voix avec un registre assez large comme elle a pu le démontrer sur scène. On a préféré les moments où elle se la joue rockeuse et utilise toute cette puissance vocale dont elle est capable, mais on a aussi bien aimé la version plus intimiste au clavier. On a regretté qu’elle garde sa guitare acoustique sur les titres plus rock comme "Love has all been done before" qui aurait pu très bien être joué avec une Télécaster par exemple, mais on lui pardonne tout parce que même avec une guitare acoustique Jade est rock !

Son premier album sortira le 19 Avril chez le label américain Glassnote (Phoenix, Chvurches). Elle l’a enregistré près de Woodstock, à New York avec une équipe qui inclut le producteur et ingénieur David Baron (Bat for Lashes), le batteur Matt Johnson (Jeff Buckley, Rufus Wainwright) et une légende de l’Americana Larry Campbell (Tom Petty, Bob Dylan), de quoi être impatients. Son registre va de la pop, à la country et au rock-indie et elle nous raconte ses expériences de ces dernières années très influencées par le fait d’avoir grandie dans un milieu très féminin avec sa mère et sa grand-mère, toutes les deux divorcées.

On adore les femmes rockeuses et on est ravis d’avoir réussi à rentrer dans la salle remplie du Pop up ce soir d’un samedi ensoleillé parisien.

Partager :