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publié par gab le 14/03/15
Nadia Reid
- Listen to formation, look for the signs
Listen to formation, look for the signs

Nadia Reid est une voix. Non, non, pas une voix au sens The Voice ou même XXIème siècle, une voix au sens sixties, intemporelle. Le genre de voix qui s’épanouit sur une guitare folk tranquille, une voix qui prend son temps, hors-mode, hors-démonstration mais assurée, forte, imposante. Une voix qui peut être son propre piège dans son classicisme, par la distance qu’elle maintient avec l’auditeur, par la peur qu’elle peut susciter. Au final c’est évidemment cette voix intrigante, prometteuse, hors-norme qui nous rappellera régulièrement et nous aidera à prendre toute la mesure de ce disque, Listen to formation, look for the signs.

apprivoisés

Cette voix et un morceau magique, "Holy low", le morceau qu’il fallait pour faire passer le disque dans la catégorie supérieure. Sur ce morceau, Nadia Reid franchit la distance, met l’émotion attendue dans son chant et nous fait chavirer. En quelques couleurs de mélancolie supplémentaires, la différence est criante, on a envie de pleurer, de chanter, de jouer la chanson, de la faire écouter au monde.

Et miraculeusement, ce morceau est aussi la porte d’entrée de tous les autres, ceux qu’on croyait plus distants mais qui demandaient juste à être apprivoisés. Le ralenti de "Just to feel alive", le superbe "Ruby", le délicat "Runway", petits frères de "Holy low" qui vous font fermer les yeux dès qu’ils font leur apparition. Malgré tout certains morceaux resteront toujours à quelques encablures de nos émotions, préservant les sentiments de Nadia Reid derrière une pudeur qui pourrait passer pour de la froideur, sur ceux-là il suffira de se laisser porter en surface et, surprise, cela fonctionne très bien aussi, à un niveau moins émotionnel, plus esthétique, tout aussi apaisant. Au passage Nadia Reid s’autorise quelques morceaux aux orchestrations un peu plus fournies, batterie, contrebasse, slide guitare et même quelques guitares saturées. Cela rompt la monotonie du voyage et n’est jamais anachronique. Une très belle gestion de l’espace qui trouve son paroxysme sur la reprise enlevée de "Holy low" en "Holy loud" en fin de disque. C’est la marque des grands morceaux, triturés dans tous les sens, maltraités, poussés dans les ronces, ils sont toujours là, aussi bons et savoureux que jamais.

temps

Nadia Reid est une voix. Elle est aussi Néo-Zélandaise. Elle est surtout là pour un sacré bout de temps.

 


En attendant une session cargo (on peut toujours rêver),
on ne résiste pas à l’envie de vous montrer cette version live de "Ruby"
© Old Waitekauri

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publié par le 14/03/15
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Brooke - le 15/03/15 à 05:39
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