Nous nous retrouvons dans cet écrin de l’ouest parisien pour une nouvelle programmation du collectif Life Is A Minestrone. Soirée double affiche pas innocente car François Virot qui assure la première partie de La Féline a participé au dernier album de la tête d’affiche et l’accompagne aussi sur scène.
On ouvre donc avec François Virot, ce musicien lyonnais touche-à-tout qu’on a connu aussi bien en groupes (Clara Clara, Réveille) ou plus récemment en solo et son album Marginal Spots paru en 2016 chez Born Bad. Visiblement un peu tendu (qui a dit qu’il était moins stressant de jouer en appartement devant 40 personnes que dans une grande salle devant des milliers de spectateurs ?), François n’en reste pas moins touchant. Outre deux reprises complétement revisités de Tailor Swift et du Velvet Underground, les compositions de celui qui a toujours su brouiller les pistes, alliées à la fragilité de l’interprétation, emportent l’adhésion du public.
Petite pause et c’est Agnès Gayraud alias La Féline qui prend place sur le tapis qui fait office de scène. Elle est donc seule ce soir, juste accompagnée d’une variété de pédales d’effets dont elle n’hésite pas à moquer leur nombre. Il faut dire que comme à son habitude, Agnès n’hésite pas à causer entre les morceaux. Souvent blagueuse, elle lance pelle mêle anecdotes, gentilles piques et autres commentaires alternant bonne humeur, auto-dérision et émotion.
Après ses très remarqués Adieu l’Enfance (2014), Triomphe (2017) et Vie Future (2019), l’auteure et musicienne a entrepris une nouvelle mue : avec son nouvel album Tarbes elle redessine le cycle de la vie à l’envers, elle remonte les hypothèses. Retour au commencement donc, ou mieux, au point de départ : “à Tarbes, la ville où je suis née”, chante-t-elle en ouverture d’un set va être quasi intégralement dédié à ce nouvel opus. Tout au plus on notera une superbe réinterprétation d’« Adieu l’Enfance » en milieu de set et deux titres de précédents albums en rappel : « Comité Rouge » et « Où est Passée ton âme ? ».
Pour le reste, direction 800kms au sud de la capitale pour un voyage sonore captivant. Textes, boucles, mélodies douces-amères, La Féline sait y faire pour nous embarquer dans son univers. Elle souligne que certains dans l’assistance étaient là déjà il y a 10 ans. Plusieurs voix se se manifestent alors ; cela nous vaudra une petite larme d’émotion pour clore ce moment privilégié avec, assurément, une artiste majeure de la scène indé française.