Pour présenter sa quinzième édition qui s’ouvrira le 20 mars prochain, le festival des “Femmes s’en mêlent” investissait ce soir l’Institut Suédois de Paris - bien que les deux artistes invitées en showcase n’aient aucun lien avec la Suède, comme ironisait le programmateur Stéphane Amiel lors de la présentation. La première (Christine & The Queens) était française, la seconde (Shara Worden alias My Brightest Diamond) américaine.
Shara Worden et le Cargo, c’est une longue histoire d’amour. C’est toujours avec le même plaisir émerveillé, et un peu incrédule, qu’on la retrouve sur scène. Six titres, c’est court, beaucoup trop court. Mais c’est assez pour que Shara nous livre un set intense évoquant un condensé de la tournée en cours : pour chaque morceau ou presque, un instrument et une tonalité différentes. Piano, ukulélé, autoharpe, et cette voix de diva à vous donner la chair de poule. Et toujours, cette impression de créativité bouillonnante qui frappe à chaque rencontre. C’est la Shara Worden qu’on aime et qu’on connaît si bien, avec ses jeux de masques, ses mines de lutin facétieux, ses envolées lyriques et l’incroyable intensité de sa musique. “Apples” et “We added it up” sont grisants, “High low middle” évoque une comédie musicale endiablée.
A plusieurs reprises, on entend la voix d’un bébé s’élever du fond de la salle : son jeune fils Constantine, nous explique-t-elle, en train d’apprendre le français (et de répéter "bravo" à tue-tête). L’émotion n’en sera que plus poignante lorsqu’elle interprètera en fin de set “I have never loved someone” justement écrite pour Constantine.
Shara Worden sera le 28 mars prochain sur la scène de l’Alhambra dans le cadre des “Femmes s’en mêlent”, accompagnée cette fois de tout un ensemble. Comme toujours, ce sera magnifique, et parfaitement immanquable.