one shot

muse. un premier album. showbiz. ce trio anglais est déjà plus qu’attendu au tournant. agé de 20 ans signés sur des labels prestigieux maverick aux etats unis - le label de madonna, pas franchement connu pour son mécénat - ou encore mushroom en grande bretagne - le label de garbage, précédé d’une presse anglaise délirante - quoi qu’il faut carrément faire gaffe à ça, cela peut descendre encore plus vite qu’ils n’ont encensé le groupe. ils ont sorti un mini lp - muscle museum - qui s’est retrouvé dans les charts indépendants anglais, alors qu’il n’était vendu que par correspondance. mais qui sont ils... la crainte que l’on a c’est qu’il soit un groupe de passage, un one shot comme on dit, un groupe de qualité mais qui se ferait broyer par une hype énorme. mais déjà quand on appelle son premier album showbiz on se dit qu’il y a de l’humour et de l’intelligence à revendre. et effectivement c’est le cas. on a eu la chance de les rencontrer avant qu’ils ne deviennent intouchable - à la placebo, ce que je ne leur souhaite vraiment pas - et on peut vous dire que non seulement ils sont très sympa mais qu’à vingt ans ses trois mecs maîtrisent vraiment ce qu’ils font. ils ont la finesse d’esprit et l’humour nécessaire pour comprendre ce qui se passe et donc maîtriser ce qui l’est. mais qu’en est il de leur musique...

autre sphère

on parle toujours de radiohead et de jeff buckley dès que l’on parle de muse. je viens de réécouter le premier album de jeff buckley - grace - pour me faire vraiment une idée c’est vrai que l’on peut retrouver un peu de l’intensité "eternal life" dans certains morceaux comme "showbiz" par exemple, mais arrêtons la comparaison ici. ok ils ont une voix aiguë tous les deux mais buckley, c’est intouchable, il faut l’avoir vu sur scène pour comprendre. ce mec était dans une autre sphère, muse reste pour l’instant plus proche de nous, plus direct. et radiohead - que de comparaisons flatteuses - bah c’est un peu la même chose, oui il y en a un peu, un peu de guitare par-ci par-là, cette intensité, cette force. mais leur morceau lent - une des faiblesses de muse, surtout le pas terrible "unitended", trop sirupeux, dont la guitare me fait penser au morceau du zorro avec banderas, pouahhhh - sont très loin d’égalé les morceaux majestueux d’ok computer - qui n’est pas franchement le premier album de radiohead non plus. mais à vrai dire quand vous avez 20 ans, que vous écoutez de la musique depuis 10 ans, que vous avez une voix comme celle du chanteur de muse et que vous avez bon goût c’est sûr que radiohead et buckley sont des références, mais ces mecs écoutent aussi les smashing ou nirvana et là les guitares sont au rendez vous.

comparaisons

prenez des morceaux comme "fillip" - rien à voir avec les 2b3 - "showbiz" - une pure merveille en live qui vous laisse sur place complètement abasourdi - ou le single "uno", on comprend mieux. dans le système des comparaisons avec muse - le grand jeu quand on parle de muse et aussi de parler de leur futur, pleins d’articles vous parle de l’année prochaine, de leur explosion, de leur futur, des prochaines années... ok mais l’album qui vient de sortir on en parle ou pas ? - je pense beaucoup à placebo pas pour le son ou pour les mélodies, mais parce que ce sont des trios dans les deux cas, qu’ils ont sortis tous les deux un premier album assez étonnant, que ce sont deux groupes avec des chanteurs à la voix très particulières et que si la simplicité et la gentillesse n’est pas franchement le fort de placebo, loin de là, on sent cette intelligence et cette compréhension de la musique et de ce qu’il faut faire pour arriver à ce que l’on veut dans les deux cas. alors en définiive que dire de muse. que dire de showbiz, en dehors de quelques chansons ratées comme les morceaux lents ou les deux derniers morceaux de l’album à la mélodie un peu trop facile, avec beaucoup moins de caractère que le reste de l’album, on se dit qu’ils ont réussi un incroyable premier album. un album que vous pouvez écouter en boucle, le truc qui se met au réveil et qui vous fout la pêche pour la journée. mais ce n’est pas tout, on sent derrière un incroyable talent, celui de mathew bellamy, le chanteur à la voix surréaliste - quand ce mec aura pris des cours de chant s’il le fait un jour, bordel ça fera mal. les compositions de muse quand elles se débarrasseront définiivement de leurs influences parfois un peu trop évidentes, seront des joyaux imparables. laissons leur encore le temps, profitons de leur concert tout en puissance et en voix, écoutons showbiz, et ils nous donneront un jour leur ok computer... promis.