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publié par alex le 22/07/99
Muse - New Morning, Paris - 12/07/1999
New Morning, Paris

criante

soyons honnêtes : la première fois que j’ai entendu une chanson de muse, en l’occurrence leur single " uno", je n’ai pas été entièrement convaincu, et j’ai trouvé la ressemblance avec le deuxième album de radiohead, the bends, un peu trop criante à mon goût. mais leur session acoustique sur ouï fm début juin m’avait déjà beaucoup plus intéressée et même impressionnée. il était dès lors très clair que le concert à venir, au new morning, aussi organisé par ouï fm, pouvait annoncer la naissance d’un très bon groupe de rock. tout le monde attendait d’ailleurs ce concert avec excitation, mais aussi avec un certain scepticisme : muse était il vraiment le phénomène annoncé ou seulement n’était ce qu’un nouveau nom sur une longue liste de groupe objets d’articles dithyrambiques dans la presse anglaise spécialisée, convaincue d’avoir dénichée la nouvelle étoile du rock, mais ne passant pas l’hiver ? lorsque l’animateur de ouï fm (un vrai de vrai, du genre : " ils sont trois c’est un trio " ! ! !) annonce enfin le groupe on découvre avec étonnement les trois membres du groupe qui ont l’air d’avoir 18 ans et qui en ont d’ailleurs guère plus.

vrombissante

dès les premières notes du concert les doutes se dissipent, les trois anglais se lancent dans une version incandescente du fameux "uno" - qui ouvrira chacun de leur concert - et le choc est énorme. il y a cette rythmique vrombissante, cette guitare fulgurante et déchaînée qui vous cloue sur place et puis cette incroyable voix, d’une pureté extraordinaire, créant une émotion qui vous emmène parfois très loin. plusieurs images se bousculent en même temps : l’étonnante vision de ce guitariste-chanteur matthew bellamy, au visage délicat et au corps si frêle, qui vous emmène dans un tourbillon effrayant, son corps secoué de spasmes, comme si du concert de ce soir sa vie dépendait. et puis à côté le bassiste et le batteur, calmes, appliqués, qui semblent par moment sur une autre planète que le jeune chanteur. enfin l’insouciance de ce groupe qui semble imperméable à toute forme de pression et sûr de son fait.

promo

le groupe enchaîne rapidement avec "sunburn" et "cave", deux des meilleurs chansons de leur premier album - l’incroyable showbiz - du même style que "uno", avec des grandes envolées de guitare radioheadesques. la suite du concert est une alternance de ballades -sûrement le gros point faible du groupe - comme "falling down" et de morceaux plus ou moins déjantés comme "fillip" ou "showbiz". une chanson se démarque d’entrée, "muscle museum", époustouflante. ce soir en live ce futur grand classique du groupe nous laisse un peu ko. quelques chansons sont un peu faibles, notamment quelques faces b ou les morceaux plus lents de l’album mais l’ensemble reste, pour un concert promo qui plus est, très impressionnant. alors évidemment on est tenté de s’attarder sur les ressemblances indéniables de ce groupe avec radiohead et jeff buckley (pas les plus mauvaises influences non plus !), mais deux remarques à ce propos : les membres de muse sont très jeunes, n’en sont qu’à leur premier album, il ne faut pas l’oublier et d’autre part on sent déjà que ce groupe a quelque chose de spécial, cette étincelle qui fait la différence entre les bons groupes et les grands groupes de rock. et si on ajoute à cela le charisme évident du chanteur, qui était attendu par un nombre impressionnant de fans à la fin du concert - surtout pour un groupe qui n’avait encore rien sorti et qui était là pour sa première prestation en france - on peut imaginer que ce groupe quand il aura mis de côté ses influences - sûrement très rassurante en studio - est bien parti, pourrait même aller très loin.

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publié par le 22/07/99