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publié par tairanteuh le 03/04/01
muse
- origin of symmetry
origin of symmetry

râle-mourir

la parution de ce second album du trio devrait susciter les mêmes discussions qu’à l’accoutumée, à savoir un groupe anglais donc ancré dans l’axe radiohead, brit-pop et grande gueule... seulement si showbiz digérait tant bien que mal ces influences vocales et électriques, origin of symmetry est sûrement l’album tournant : pochette réussie, chansons admirables, une somme de travail colossale dans les compositions, l’enregistrement et les ingrédients. muse ouvre déjà par un morceau aussi surprenant que "sunburn", une atmosphère timburtonesque, quelquechose entre le fantastique, l’inquiétant, une invitation à plonger dans un univers torturé. "new born", deuxième single confirme par ailleurs l’expérience que le groupe a tiré de la tournée avec deux pointures alternatives américaines : les red hot chili peppers et les foo fighters. le son est énorme, la structure loin du classique intro, couplet, refrain, etc. certes matthew bellamy s’égosille, respire mal (quelque chose entre le râle-mourir et la truie asthmatique) mais cela n’occulte en rien le plaisir que procure cette merveille.

space opera

il est étonnant de constater le décalage entre un groupe calme et amusé backstage et ici une formation loin d’être sereine, parfois même inquiétante, mêlant folie, psychose et agitation dans un recueil de chansons alléchantes. muse propose des morceaux d’apparence calme qui se révoltent à force de grands coups de médiator, de baguette ou de chant aérien. les quelques éléments électroniques appuient l’atmosphère lourde et subliment souvent les compositions à l’image de "bliss", le chef d’oeuvre "space dementia" ou le jouissif "citizen erased". muse emprunte des voies différentes (à défaut d’une voix uniforme), ambiance tropicale sur "screenager", funky sur "dark shines" et surtout cette ambition marquée et parfois lourde d’ériger un space opera rock.

ambitions grandiloquentes

on pardonnera alors des paroles parfois faciles ou inintelligibles ("plug in baby" vous êtes tout de même pas sérieux les mecs, non ?), ce "hypermusic", calqué sur le dernier foo fighters, à la limite de l’insupportable, "micro cuts", comptine heavy assez grossière pour ne pas dire inaudible ou cette reprise un peu laborieuse sur le départ du "feeling good". un album éclectique, tâché de quelques défauts mais qui vaut mieux que ces pamphlets amers sur un jeune groupe à la progression fulgurante. muse confirme beaucoup d’espoirs fondés à la sortie de showbiz et pourrait surprendre son monde en modérant quelque peu des ambitions grandiloquentes.

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publié par le 03/04/01