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publié par Renaud de Foville le 17/01/00
muse - Exo 7, Rouen - 08/01/2000
Exo 7, Rouen

folie et controverse

comment devient-on un mini phénomène en quelques mois ? a vrai dire c’est souvent incompréhensible pour un groupe de rock qui n’a pas la promo d’un boys band ou des futurs " pour être numéro 1 ,faut que je m’arrache la mâchoire et vos oreilles en même temps..." des hits parades que les majors adorent formater. malgré ce que l’on pourrait croire la campagne promo de muse n’était pas démesurée. quand on demande, par exemple, à ceux qui ont travaillé avec eels à leur début, personne n’a de véritable explication pour les 100 000 exemplaires vendus de leur premier album. pour muse on en n’est qu’à 42 000. c’est vrai que c’est pas mal mais ce n’est pas énorme. pour l’instant le phénomène muse c’est plus dans les concerts et le blah blah autour du groupe qu’on peut le voir. a l’exo 7 à rouen de fabuleux groupes sont passés. noir désir ou my bloody valentine pour un de leur rare concert en france ou plus récemment supergrass. des concerts qui ont quasiment fait le plein -comme celui de muse qui n’était pas tout à fait complet - mais aucun de ceux là n’a vu une foule aussi dense deux heures avant le concert. arrivés à 17h30 de paris pour les interviewer il y avait déjà du monde devant la salle (dont pas mal de parisiens qui avait fait le déplacement et qui iront sûrement les voir au bataclan et à l’elysée montmartre). ressortant de l’interview vers 18h45 on était étonnés de voir la foule s’étendre sur plus de cent mètres attendant dans le froid rouennais. muse avec ces deux concerts parisiens complets n’est pas juste un phénomène sur la capitale, la folie et la controverse muse ont aussi gagnées la province.

bruelliques

après une interview - que vous trouverez bien sûr sur le cargo - un peu trop conventionnelle et professionnelle - on aurait aimé que le groupe se lâche un peu mais ce n’est pas le genre de la maison et en plus il n’avait pas une franche envie de la faire cette interview - après un burger à peine mangeable - et encore - et une heure d’attente dans le froid pour des histoires de photo-pass et de carte d’identité - je vais pas vous raconter notre vie mais c’est pas des rigolos à l’exo 7... enfin après tout ça on entre enfin dans la salle... super petite salle, bonne ambiance, public nombreux mais on pouvait facilement se rapprocher de la scène et ambiance pogo/slam assez sympa. pas d’hystérie collective comme on pouvait le craindre après leur show case délirant à la fnac et un mcm café plein à craquer de jeunes filles " bruelliques ", juste un public, un jeune public, heureux d’être là et, c’est inévitable, quelques personnes superficiellement contentes de voir " the next big thing " ! et le concert... a l’image des précédents et de leur album, un peu de tout, de l’excellent, du génial, de l’énervant, du gonflé, du gonflant...

manques

commençant par une reprise, joué au clavier par matt et chanté à l’hygiaphone on en prend plein les oreilles - un excellent morceau qui nous montre le groupe sous un jour un peu différent. l’affaire est claire, il s’agit de leur premier concert en france en tête d’affiche en dehors de la promotion et muse veut nous offrir quelque chose de différent. c’est une de leur vraie qualité, se surprendre et nous surprendre, jouer les morceaux différemment non seulement de l’album mais aussi à chaque nouvelle étape de leur tournée. peu de groupes osent prendre ce risque qui parfois peut donner le meilleur comme le moins bon mais qui de toutes façons force le respect. mais hélas cela ne suffit pas à faire de grands concerts... chez muse il y a quelques manques : - pas de belles balades : les deux de l’album (" falling down" et "unintended") sont pas loin d’être épouvantables, même si l’une d’entre elle est jouée en acoustique, suivi d’un second nouveau morceau en acoustique aussi, plus agréable mais un peu trop long... - pas de communication avec le public. dans certains concerts ça gène pas trop, mais là chez des jeunes mecs qui jouent une musique puissante, qui remue les foules, c’est un peu bizarre. n’est pas nirvana qui veux... deux, trois " thank very much indeed... ", un " please to be here " un peu bidon et c’est tout.

complicité

pas un mot, pas une connerie, quelques rares regards vers le public. c’est dommage, aucune complicité ne s’installe ! tout ça manque un peu de chaleur... evidemment on est un peu tenté de comparer, on adore ça. au hasard, allez tient... avec le groupe qui était là un mois avant. les supergrass. et là c’est flagrant, cela manque de communication et donc et surtout d’humour. pour un groupe anglais c’est franchement dommage, on peut pas dire que le groupe n’en a pas quand on arrive à discuter avec eux, cet humour british, cette dérision que l’on ne sait jamais comment prendre... mais sur scène ils oublient tout, on est là pour la musique, pour l’émotion, pour, peut être, se prendre un peu trop au sérieux... mais chez muse il y a aussi les trop : trop de vocalise, trop d’aiguë, on le sait que tu as une voix étonnante, mais il ne faut pas virer à la démonstration, pas la peine de nous pousser des ululements à tout va.

yeux fermés

trop de larsens - parait que la veille à bruxelles ça allait, mais pour l’instant moi j’ai pas cette chance quand je les vois, parfois c’est assez pénible - d’ailleurs le son était trop fort, vraiment trop fort - même si les balances étaient tout à fait acceptables - encore un trop... on ressort avec les oreilles qui bourdonnent... mais attention, là on se défoule sur les cotés un peu énervant du groupe car muse attire un peu ça - suffit de voir les débats entre ceux qui les adorent déjà d’une manière totalement démesurée et ceux qui les détestent principalement pour les raisons qui nous poussent à les aimer. mais muse en concert cela reste quand même assez incroyable, plus d’une fois on reste scotché sur place. car il y aussi et surtout avec muse "fillip", "cave", "uno", l’excellent "muscle museum" et le génial "showbiz" (avec sa fin apocalyptique qui ressemble beaucoup au "demolition guitar" que nirvana jouait à la fin de leurs concerts). des chansons qui vouent remuent, une puissance incroyable, des refrains implacables. de vrais perles, que le groupe prend un plaisir incroyable à jouer. chris le bassiste qui avait l’air un peu endormi une partie du concert, surtout pour les morceaux les plus calmes, se réveille pour tous les titres que je viens de citer et quelques autres, comme les deux nouveaux morceaux que le groupe joue ce soir (entre quelques inédits déjà sortis en face b il y a aussi deux nouveaux morceaux très sympa dont un instrumental en fin de concert). durant ces moments là on reste cloué sur place, là on comprend pourquoi on vient voir muse. pour en prendre plein la tête, pour de la pop rock anglaise dans toute sa splendeur. puissante et mélodieuse. si tout le concert ressemblait à son "showbiz" final, on signerait les yeux fermés. c’est vrai que pour l’instant on aime beaucoup muse pour ses qualités et même pour certains de ses défauts, mais, si l’on peut se permettre, soyez moins réfléchis les mecs, n’oubliez pas que vous avez 20 ans. n’oubliez pas de foutre le bordel et de vous amuser. car en france vous serez attendus au tournant sûrement plus que partout ailleurs.

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publié par le 17/01/00
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Ben - le 10/11/07 à 22:26
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Pour ceux qui aiment l’Exo 7 www.rouenbynight.com offre 20 places pour la soirée du 23 novembre à l’Exo 7 ;-) ça c’est un bon filon !