sans faute
bon on comprend en écoutant tuba pour un réalisateur comme patrice chéraud à demander à mr neveux de faire la musique de son prochain film. déjà écoutez les morceaux choisis par chéraud tout au long de l’excellentissime ceux qui m’aiment prendront le train (titre du dernier morceau de l’album de mr neveux au passage), quasiment un sans faute. et puis écoutez aussi ce tuba, sorti il est vrai il y deux ans mais dont on voulait vous parler avant la rentrée chargée de mr neveux et un concert au batofar pour la fin de l’été.
petite bombe
là aussi on est pas loin du sans faute, car mr neveux sait éviter presque tous les pièges - je dis presque mais je n’ai pas vraiment d’exemples contraires à donner ! passant par un nombre incroyable de styles, d’influences, de genres, d’époques ou de sons mr neveux ne se perd et ne nous perd jamais. toujours surprenant, jamais indigeste ce tuba est une vraie petite bombe. on avait déjà craqué pour "to miss c", que l’on trouve sur la compil de la route du rock de l’année dernière, le reste de l’album ne nous déçoit pas, loin de là. si vous n’avez pas envie de danser sur "funk me, please" (c’est bien funk... !) ou "sandie’s rapt", si vous ne faites pas votre propre film sur les fabuleux "mr james ?" (qui n’est pas sans rappeler la musique de steward coppeland pour rusty james, en particulier la scène de baston qui marque le retour du motorcycle boy/mickey rourke) et "secret thoughs" (toujours avec une petite influence de cette magnifique bo de steward coppeland, je dis ça pour les trompettes et la scène où par exemple rusty james sort de son propre corps !) , véritable musique de films ou même petits films par eux mêmes... qu’est ce qu’on peut faire pour vous ?
à sa sauce
mr neveux a réussi à éviter la surproduction et l’indigestion que l’on peut trouver chez bentley rythm ace, par exemple, il se renouvelle entre chaque morceau tout en gardant une touche personnelle. il se permet de chercher, d’oser, de l’humour aussi - son intro à la iggy pop de "malcor s’éclate à oswald twistle", son mambo dégénéré de "good news"... il prend le contre-pied de chaque morceau sur le morceau suivant, il se permet des apartés au piano par exemple, juste quelques secondes pour ouvrir un morceau. on a l’impression qu’il a avalé une grande partie de la musique de ces 30 dernières années - électroniques, rock, musiques de films... - pour nous le ressortir à sa sauce... bon, pour ne pas tomber dans la béatitude la plus totale - on va pas parler de révélation avec un disque sorti il y a deux ans, mais plutôt de quoi faire naître une sacrée impatience d’entendre la suite et vite ! - j’avoue que le "a man under influence" me laisse un peu froid, mais tout cela est très vite oublié avec l’impressionnant "those who love me can take the train". a ce stade là on se demande qui a le plus de chance, mr. neveux de travailler avec chéraud ou chéraud avec mr neveux... je vous laisse juge.