batofar
mr neveux est de retour. c’est vrai que l’on ne peut pas vraiment dire qu’il soit vraiment partit, car cet acharné de travail ne s’arrête jamais. mais il est quand même capable de vous dire que damn it n’est que son second album en trois ans. oublions donc les ep, les bandes originales pour le cinéma ou le théâtre, les vynils et la gestion de son excellent label microbe avec mr quark, morning star ou encore ben’s symphonic orchestra. d’ailleurs la dernière fois que l’on avait croisé mr neveux, c’était au batofar pour un concert mémorable entre mr neveux lui-même et ben’s symphonic orchestra. si vous lisez les chroniques sur mr neveux (ici, là et puis ici aussi...) qui traînent sur notre cargo, vous vous douterez que c’est avec un pur plaisir que l’on a découvert de damn it ! presque innocemment, un petit sourire niais de circonstance, on pose ce nouveau cd sur la platine, un rapide coup d’œil sur la pochette, pas particulièrement convaincu par le graphisme...
punch communicatif
ha ! voilà déjà le second morceau de l’album, "murder in rio", mais lentement une information remonte au cerveau. le premier morceau qui vient de passer là... "fiesta"... un nom à la patrick sébastien au passage... oui donc, ce "fiesta", c’est une énorme claque, on le remet pour vérifier qu’il ne s’agit pas d’une hallucination auditive... tout de suite, en augmentant le volume au maximum supportable par le voisinage... confirmation immédiate, "fiesta" est un morceau génial qui dévaste tout sur son passage, un ouragan musical de bonne humeur, de fête - d’où le titre peut être ??? !!! - un punch communicatif, le genre de morceau qui vous met de bonne humeur non seulement pour la journée, mais au moins pour la semaine et dont l’effet est garantit à chaque écoute. en ces temps de réveil politique et de manifestations historiques, on aurait eu envie de mettre 10 000 watts d’enceintes sur un camion au milieu des cortèges et de tout faire péter avec une "fiesta" que l’on rêve, aussi, d’entendre en concert pour y perdre quelques kilos de sueurs. evidemment le soufflet retombe légèrement avec le second morceau.
attentat musical
mais si le rythme se calme un peu pour retrouver une ambiance de film d’espionnage - plus la peine de vous parler de l’influence du cinéma chez mr neveux - dans "murder in rio" - le titre du prochain james bond ou d’un san antonio posthume ? - la qualité des morceaux ne retombe à aucun moment sur ce damn it. en 10 morceaux mr neveux brouille les pistes, ne s’attache à aucun courant musical particulier et obligatoirement réducteur. sa musique est trop riche, son imagination trop fertile pour qu’il fasse l’erreur de s’imposer des frontières, des limites ou des contraintes. le mélange des genres est un exercice plus délicat que l’on ne pourrait le croire, d’un équilibre fragile. mais ici aucune faute de goût, aucune erreur de casting, bon allez on avoue que la voix sur "reversibilté", l’adoption d’un poème de baudelaire, nous gène un peu, une petit quelque chose qui ne passe pas, mais c’est bien la seule chose négative que l’on a réussi à trouver à dire sur damn it !. la recette de mr neveux : beaucoup de simplicité et d’humilité, une dose massive de plaisir, un talent plus qu’évident, un sens de la mélodie sans faille, une maîtrise parfaite de la production. quand vous mélangez tout ça vous avez ce damn it ! qui vous remplit de frisson - "lullaby" ? - vous fait rire et danser - "munky racing" - , vous inquiéte - "noisy trrr", ou encore vous fait rêver - "tokyo playground" qui nous rappelle, si besoin est, que la musique de mr neveux est aussi une musique d’images... - ou même voyager dans l’espace et le temps - "the lesson - part two"... franchement tout ça pour le prix d’un seul cd, qui dit mieux ! petite conclusion avec la touche d’objectivité indispensable : damn it - the rock experience est une bombe, un attentat musical que l’on revendique sans aucun problème et que l’on peut même commettre quotidiennement. indispensable !