vaporeuses

movietone est une formation méconnue et pourtant indispensable. initié en 1994 par rachel brook, qui officiait alors aux côtés de pearce dans flying saucer attack, et matt elliott, l’âme de third eye foundation, movietone tourne aujourd’hui autour de kate wright, sa voix et sa plume, sam jones, matt jones, rachel coe (miss brook s’est mariée apparemment), chris cole, lisa brook et george mckenzie. à noter que les trois premiers se retrouvent régulièrement dans une autre formation bristolienne de talent, crescent. ce changement progressif de personnel n’a en rien altéré le concept originel du groupe d’enfermer de vaporeuses atmosphères au teint diaphane dans des morceaux hors format.

écume

the sand and the stars est ainsi une vibration constante. l’oreille capte la douceur qui émane des instruments défilant en de lentes vagues et dont seul le souffle nous parvient (ce son qui semble étouffé, une sorte de fondu de l’ensemble des instruments). la voix fragile de kate wright domine ce lointain écho de guitares, violons, sax, trompette comme le chant d’une sirène s’échappant du bruissement de l’écume. puis l’esprit s’en mêle et nous voilà alangui la nuit sur cette plage éclairée par les étoiles. la mer se fait parfois houleuse comme sur le final d’"ocean song", le frisson parcoure l’échine et le coeur palpite. passée cette tension, l’incursion dans the sand and the stars se poursuit dans un calme apaisant.

lumineux

movietone se fait moins chaleureux que sur blossom filled streets mais leur lente musique ne manque pas de charme pour autant. les différents airs emplissent tour à tour la pièce, la parfumant d’une senteur océane, la colorant de multiples tons naturels. on pense à lazarus, pram ou hood dans cette habileté à poser ces climats tristes sans être dépressifs et lents sans être somnolents. l’ensemble se révèle une parfaite échappatoire à la vie urbaine, une sorte d’ode à la vie sauvage dont l’authenticité n’a rien d’inopinée : the sand and the stars a été composé en grande partie dans le petit cottage en bord de mer de kate wright puis enregistré dans divers endroits (d’une plage à un sentier longeant l’océan en passant par une église) donnant cette coloration singulière à l’album. un quatrième ouvrage qui berce tranquillement et ne fait pas mentir le respect que l’on porte à ce lumineux collectif de bristol depuis quelques années.