On l’avoue, en voyant que Moriarty jouait à la Philharmonie de Paris, on pensait bien faire d’une pierre deux coups : voir un excellent groupe et en même temps découvrir ce nouveau temple de musique conçu par Jean Nouvel et qui, si il est à la mesure de la durée des travaux et des dépassements de budget ,doit être tout bonnement exceptionnel...

Et finalement on ne pourra guère en juger car le concert a lieu à "la philharmonie 2", comprenez cette bonne vieille cité de la musique. L’endroit est classieux aussi... mais il y a tout de même une toute petite déception, apparemment partagé par le groupe qui pensait aussi jouer dans la nouvelle salle, on ne sait pas si c’est histoire de détendre l’atmosphère ou si c’est vraiment le cas mais ce sera la blague récurrente de la soirée, ainsi que les spécial cace-dédis à Jean Nouvel.

Et la musique me direz-vous ? Si le concert commence tout doucement avec tout le monde repris par un simple micro d’ambiance à "l’ancienne", ce n’est qu’une introduction. Oui, le groupe sait toujours donner dans le velours et l’émotion, construire avec feeling autour de la voix de Rosemary qui déroule les notes à la perfection de bout en bout mais cette nouvelle configuration de Moriarty a aussi du mordant dans les guitares, un petit grain de folie dans les plages instrumentales. Et en plus d’être tous de très bons musiciens, ils savent créer cette atmosphère de complicité sur scène, vraiment communicative. On apprécie aussi l’humour et la générosité du groupe : même s’ils ont prévu 2 concerts, 1 after, des mini-sets le lendemain après-midi, ils reviennent pour un rappel où ils inviteront le membre manquant, le guitariste Charles Carmignac à les rejoindre. Puis un second long rappel. Soit quasiment deux heures de concert, deux heures de pur bonheur.

Le prochain album de Moriarty, Epitaph sortira le 30 mars 2015.