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publié par anne-hélène le 03/03/11
Moddi
- Floriography
Floriography

Captivé

Découvert en première partie d’Angus & Julia Stone en novembre dernier, Pål Moddi Knutsen, venu du grand froid norvégien avec ses boucles blondes et son gros pull en laine, nous avait captivé dès les premiers instants. Ces premières impressions positives sont plus que confirmées à l’écoute de son premier album Floriography.

Transporté

Sans doute est-ce lié à sa façon de décomposer la plupart de ses titres en deux temps, en un début doux et une fin en apogée poignante. Le titre qui ouvre l’album, Rubbles, en est l’exemple parfait. Il suffit de fermer les yeux pour se laisser guider : on se trouve sur un port, tout est encore assez calme, presque silencieux et puis de loin on entend ce bateau qui approche, progressivement, jusqu’à venir s’échouer là, devant nous, où on ne l’attendait pas, plein de puissance et de force, nous laissant étourdi et à bout de souffle. Oui, vraiment, Moddi a une façon propre jouer de son accordéon, pas de bal musette ici. Non, ici l’accordéon est dramatique, vibrant et quand il transporte aussi loin et aussi haut, c’est pour crever le silence et nous poignarder en plein cœur.

Minimalisé

Certains diront que c’est de la musique pour dépressifs, ou pour rendre dépressif. Je ne dirai pas qu’écouter Moddi vous mettra de bonne humeur, car à plusieurs reprises, dans ses montées dramatiques, Moddi nous arracherait bien une larme, tant soit peu que l’on soit dans une prédisposition pour. Mais il y a tellement plus à puiser dans sa musique… ce côté minimaliste, ce rythme toujours discret qui laisse l’accordéon, la guitare ou le violoncelle parler pour eux-mêmes… cette façon d’animer un morceau jusqu’à un sommet qui lui est propre… ces bruits de mer, de pluie, de vent… et ses textes emprunts de déceptions, de regrets, de mélancolie…

Rappelé

S’il fallait le comparer, le référencer, on dirait que les premières notes de Stuck In The Waltz nous renvoient, pour une raison inexplicable, à Between The Bars d’Elliott Smith, alors qu’un titre comme Smoke nous fera plus penser à un Insane de Damien Rice ou à un Leave de Glen Hansard, par la rage, la force qu’ils dégagent en leur fin. Mais tout de même, non, l’univers de Moddi est un univers à part entière.

Évadé

Moddi nous fait naviguer tout au long de Floriography tantôt sur eaux calmes, tantôt sur des houles qui ne tardent pas à se transformer en tempêtes... un voyage qui mérite vraiment d’être fait.

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publié par le 03/03/11