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publié par Céline Non, Gillen Azkarra le 14/11/19
Levitation festival 2019- Du rock psyché à gogo

C’est à Angers, le week-end du 20 et 21 septembre que se tenait la 7ème édition de Levitation Festival France, un événement musical devenu en quelques années incontournable, grâce à sa programmation pointue, mélangeant rock psychédélique, post-punk, post-rock et autres fusions électro-rock-indus-psyché. Bref, il y a de tout et surtout pas mal de choses borderline, pas forcément définissable avec les genres habituels. Et c’est ce qui fait le charme du Levitation, on vient, sans connaître tous les groupes, et on fait de belles découvertes dans une ambiance plutôt cool, malgré deux soirées au timing quand même assez serré. Tout se passe au Quai, lieu de création et de spectacles qui accueille habituellement danse et théâtre, sur les bords de la Maine, avec une belle vue sur le château d’Angers.

Vendredi soir

Habituellement bassiste chez MellaNoisEscape ,Miët défend ce soir son propre projet. Seule avec sa basse, et des boucles qui s’enchaînent, sa présence sur scène est électrique, parfois elle chante, parfois elle crie, laissant place à une profonde viscéralité. Son album Stumbling, Climbing, Nesting est d’ailleurs sorti le 18 octobre. C’est un bon concert pour se mettre en jambe pour la suite de la soirée.

Ha, un petit point sur l’organisation. Il y a deux salles et les concerts s’enchaînent non-stop. Il faut donc bien suivre le rythme, on peut aussi zoner d’une salle à l’autre, changer d’ambiance, aller chiner des vinyles d’occasion, admirer de sacrées affiches pyschédéliques, possiblement rester devant des heures et des heures , ou se désaltérer en extérieur. Après Miët, place aux Warlocks... non, pas déjà si tôt dans la soirée ? Ha, si.

Bon, je les aurais bien vu un peu plus tard quand même. Et bien the Warlocks, c’était un bon petit set bien cadré, un mur de guitares, du son plein la tronche. C’était cool, y’avait une bonne dynamique. Un set planant tout en mangeant un kebab vegan et buvant une bière locale. Et voilà, c’est devenu tendance le rock psychédélique. Entre acheter des vinyles d’occasion, des affiches à la mode de Frisco, et les tee-shirts que l’on peut se faire sur mesure tout au long de la soirée, ce n’est pas Boboland mais presque.

Après les Warlocks, direction New Candys. Dans le même style que les californiens, avec peut-être un peu moins de peps. Puis retour sur la scène principale avec Black Midi qui nous réveille un peu. Du pur post-punk délirant. C’était curieux, mais plaisant. Le groupe suivant, Mattiel, me réserve une belle surprise. Mattiel, chanteuse à la voix chaude et puissante, nous offre un bon set soul-rock bien calibré. L’énergie est présente et se répercute sur tous les murs de la salle T400.

C’est l’heure d’une pause bière bien méritée avant de poursuivre cette longue première soirée qui, vu le programme, risque de déménager. A l’honneur, Born Bad Records et le groupe Frustration qui entame bien la seconde partie de soirée. Au programme : post-punk et cold-wave furieuse. Un son qui n’est pas sans rappeler le mythique groupe Joy Division. Le groupe qui se présente ensuite dans la salle T400, Iceage, ne m’a pas marqué. Etais-je un peu fatigué ? Mais beugler et gesticuler sur scène, ce n’est pas forcément la solution pour faire du punk. Ou alors ça se travaille Peut-être que dans les paroles éthyliques du chanteur, incompréhensibles pour ma part, se trouve l’accent psychédélique, voire le no future nihiliste. Enfin, ça n’a pas pris. N’est pas Jim Morrison qui veut. Le charme brisé ? La fatigue ? Les deux groupes qui ont suivi m’ont moins parlé. The Psychotic Monks a terminé le vendredi soir de manière mémorable d’après les autres matelots présents. La soirée s’achève, il est temps de se reposer. La deuxième soirée risque d’être aussi chargée.

Samedi soir

Jumaï, un groupe local qui s’était fait remarqué lors du festival Temporives, entame cette soirée de manière plaisante. Le groupe arrive à créer une ambiance atmosphérique. Et malgré la difficulté de jouer en premier, parce que les gens arrivent plus tard ou qu’il fait encore jour, ils s’en sortent très bien. Le groupe qui suit, TVAM, propose une drôle d’expérience. C’est une sorte de mix entre rock psychédélique, ambient et le groupe Boards of Canada. Pendant leur set, ils diffusent sur une télé vintage un film recomposé à partir de cassettes VHS dénichées dans des brocantes. Ça vaut le détour.

Autre expérience un peu « weird  » : France, un batteur, de la musique de drone et un joueur de vielle. Une seule piste de 45 min. C’est plutôt hypnotique et à la fin on se dit, ha ouais déjà 45 minutes. Mais bon, si j’étais vous, je n’écouterais pas ça toute la journée sous peine de finir chez un psychiatre à se faire prescrire des anxiolytiques. Il y a des groupes qui marquent, d’autres qui se démarquent et d’autres que l’on ne remarque pas.

Je passe donc, j’avance dans le milieu de la soirée et j’ai la chance de découvrir en live Derya Yildrim et Grup Şimşek, groupe de rock psychédélique germano-anatolien. Un groupe qui surfe sur le revival des musiques turques, dans la même veine qu’Altin Gün. Une prestation aux sonorités envoûtante, un voyage psychédélique en Anatolie. C’est un coup de cœur me concernant !

Groupe attendu, le Villejuif Underground qui avait raté l’édition 2017 pour cause de camion en panne se retrouve sur la scène principale. Des musiciens assez déjantés qui, parfois, au lieu de pousser la chansonnette, discutent sur scène, font des blagues. Bon, allez, vous étiez en panne sur l’autoroute, vous revoilà, vous allez bien nous faire un peu de musique ? Bon, ils ont chanté quand même. Enfin, un peu. Je déconne, mais parfois ils font des blagues et nous, on comprend pas trop. Peut-être trop underground ?

Par contre, j’ai beaucoup apprécié le groupe qui passait juste après, Mystic Brave. Un son très sixties, enveloppant et chaleureux, parfaitement maîtrisé. Un beau souvenir de cette édition 2019. Mais j’attendais surtout ce samedi soir l’Epée, qui venait juste de sortir l’album Diaboliques, une collaboration entre Emmanuelle Seignier, Les Limininas et Anton Newcombe du groupe Brian Jonestown Massacre. Le show est surprenant, très puissant, parfois onirique, parfois cinématographique. C’était leur première prestation scénique et clairement, il y a quelques ajustements à faire, niveau son et lumière. Mais cela reste un beau projet. It it Anita est en charge de clôturer le festival, et votre serviteur, claqué et les oreilles sur le point d’exploser, se retire juste avant. D’après la matelote Céline qui vous en propose quelques photos dans la galerie en fin d’article, ce fut un show intense, parfait pour terminer Levitation 2019.

Levitation, c’est cool, on découvre de nouveaux groupes, on se balade d’une scène à l’autre, l’ambiance est bonne et les lumières des shows sont magnifiques. C’est un festival qui brasse différents aspects du rock psychédélique. Parfois, on est à la marge, parfois en plein dedans, et on en prend plein les yeux et les oreilles, alors on a envie de revenir, see you next year !

(texte de Gillen, photos de Céline)

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