La première soirée du festival Guitare en Scène était australe, avec le John Butler Trio (lire notre live report ici) suivi de Midnight Oil.

Les ados des années 80 se souviendront forcément de "Bed Are Burning", qui prônait la restitution de leurs terres aux aborigènes d’Australie, et de ce groupe de rock qui avait déjà à cœur la défense de l’environnement et des minorités.

Quelques trente ans plus tard, le t-shirt du frontman Peter Garrett donne toujours le ton : "To sin by silence when we should protest makes cowards out of men" ("Pécher en gardant le silence quand on devrait protester fait des hommes des lâches"), et il ne lui faut pas longtemps pour s’exclamer que "ce c*** de Trump ne doit pas être réélu".

L’homme ne se contente pas de paroles puisque à la suite de la séparation de Midnight Oil en 2002 il a été successivement député, puis ministre de l’environnement puis de l’éducation de son Australie natale.

Le groupe s’est toutefois reformé en 2016 pour partir en tournée, et ses membres (outre Peter Garrett au chant et à l’harmonica on retrouve Rob Hirst à la batterie, Martin Rotsey à la guitare, Jim Moginie à la guitare et aux claviers et Bones Hillman à la basse) sont manifestement ravis d’être à nouveau sur scène pour interpréter avec énergie et conviction les titres phares de leur catalogue, dont les thèmes sont plus que jamais d’actualité.

Entre deux morceaux ponctués des mouvements saccadés qui sont sa marque de fabrique, Peter Garrett souligne d’ailleurs en français "l’importance des chansons à texte en France", et de "Dead Heart" à "Beds Are Burning" en passant par "US Forces" et "Warakurna" les textes, souvent écrits par Rob Hirst et interprétés par un Peter Garrett habité, donnent une profondeur indéniable au solide son rock caractéristique de Midnight Oil.

Il ne reste plus qu’à espérer que cette tournée mondiale est le prélude à l’écriture de nouveaux morceaux, comme le laisse penser l’apparition d’un inédit, "Tarkine", dans certains concerts du groupe depuis le début de l’année.