Mick Strauss c’est Arthur B. Gillette, co-fondateur de Moriarty, ou plutôt un avatar d’Arthur, une extension de lui-même co-contrôlée par de talentueux compères qui joignent leurs forces avec lui : les synthés et violon pour Jennifer Hutt, la basse de Vincent Talpaert et la batterie de Rowen Berrou, qui ont tous participé au premier album, Southern Wave, réalisé par Vincent Taurelle et accompagnent aussi Arthur sur scène pour cette release party qui avait lieu à la péniche Métaxu à Pantin. Une salle qu’on ne connaissait pas mais où l’accueil est plutôt chaleureux et qui sera assez vite remplie (comme quoi le parisien qui s’aventure jamais au delà du périph...). Sur scène aussi, à 5 (un guitariste complète l’effectif) c’est plutôt rempli mais il faut bien tout cela pour reproduire un disque qui part un peu dans tous les sens, est le résultat de la collision entre des musiciens avec des influences qui peuvent très différentes. Toute cette richesse se ressent bien dans l’instrumentation sur scène tandis que le personnage de Mick Strauss prend progressivement de l’ampleur, de plus en plus barré, de plus en plus agité et habité mais c’est bien la somme des deux qui fait de Mick Strauss en tant que projet une proposition captivante en live : Arthur B Gillette qui se révèle en frontman décomplexé avec un beau grain de voix, qui supporte bien d’être un peu malmené quand le démon s’empare du corps de Mick, et un groupe où se télescopent de multiples univers, rock, lofi, blues, 80’s, hip-hop. Qui plutôt que d’en faire le tri, choisit de faire feu avec tout ce qu’il a et amène à chaque chanson des choses inattendues, dans le choix des sons, dans les influences, les styles musicaux évoqués.