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publié par tairanteuh le 28/02/05
micah p. hinson
- the gospel of progress
the gospel of progress

logis

s’il ne fallait garder qu’un seul album de « folk » - comme est qualifié tout ce qui contient une guitare acoustique et une lente tristesse ces temps-ci - paru en 2004, ce serait pour sûr the gospel of progress de micah p. hinson. micah paul hinson donc, jeune texan (d’adoption), la vingtaine tout juste, au parcours trouble et agité (amour perdu, désoeuvrement et abandon des proches, accoutumance à des substances diverses, de l’ombre et des barreaux, sans le sou et sans le logis...), agitant tout autant que les treize chansons qu’il égraine sur ce premier disque. the gospel of progress s’apparente plus à un blues électrique et orchestré qu’à un recueil folk à proprement parler.

mordre

à l’ouverture en forme de comptine, jolie petite ritournelle qui convie choeurs féminins, douceur, mélancolie, une fausse légèreté qui retournait déjà sur good morning spiders de sparklehorse, “yourself asleep again” se mue en une poignante et puissante cacophonie. the gospel of progress se construit ainsi : une plongée progressive vers la noirceur et l’amertume menée par la voix grave qui trahit les excès de micah. à l’entendre, le bonhomme semble une vingtaine d’années de plus, au bas mot. une tête brûlée qui sous couvert d’une apparente simplicité, d’un abord engageant a décidé de nous faire mordre à pleines dents dans sa période trouble. micah p. hinson propose un ensemble qui chamboule autant que le smog de la grande époque, l’austérité en moins grâce aux délicieux arrangements des earlies. micah p. hinson laisse aussi respirer de temps à autre, lâche du leste comme sur le délicat i still remember. cette musique sombre et orchestrée rappelle alors black heart procession dans ses moments les plus lumineux (“stand in my way”).

touche

une traversée non sans encombres à la manière du texas-jerusalem crossroads des lift to experience dont les sommets agités semblent avoir fait des émules ici (“on my way”). en récompense de cet ...effort... micah p. hinson nous gratifie d’une exquise ballade, “the day texas sank to the bottom of the sea”, à l’enivrante densité. la touche finale de the gospel of progress, si elle est la plus riche, n’est qu’une infime facette des talents déployés ici. pour un premier album, c’est assurément plus qu’un coup de maître m. p. hinson.

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publié par le 28/02/05