On avait découvert la toute jeune Meskerem Mees en préparant notre MaMa 2021 et un titre à peine nous avait suffi pour la mettre dans notre petit programme, souligné de deux traits pour indiquer qu’il ne fallait pas manquer ça...

... et le jour J on a pas pu rentrer, comme bon nombre d’autres spectateurs déçus ce soir là, étonnant pour une artiste folk belge qui a juste un premier album, Julius (2021 / Mayway Records) , au compteur. Et ce soir encore au Pop-up du Label, elle fait salle pleine, uniquement sur son nom puisqu’il n’y a pas de première partie. Devant la scène, un public un peu plus âgé que d’habitude, on reconnait que quelques variantes d’accent belge aussi mais surtout un public ultra-respectueux et silencieux, on distingue à peine de temps à autre quelqu’un qui chante les paroles d’une des chansons les plus "connues" du disque , "Joe" ou "The Writer", le reste du temps on peut savourer la délicatesse de la folk de Meskereem dans des conditions idéales presque idéales, les textes sont en anglais mais on a rarement eu autant de facilité à les comprendre et cela vaut le coup car ce sont des comme des pages d’un journal intime, Meskereem se raconte, son quotidien, son rapport aux autres, ses amours, sans filtre, sans fards, c’est à la fois d’une simplicité désarmante, candide et en même très mature dans l’exécution, la beauté du timbre de velours, le sens de la formule, l’efficacité à rythmer les mots de manière accrocheuse ("Queen Bee", "Man of Manners").

Malgré son unique album, la chanteuse nous offrira environ 1 heure et quart de concert, en duo avec un violoncelliste qui assure aussi des cœurs haut perchés très réussis, une setlist d’une vingtaine de morceau séparée en deux moitiés : la première jouée sur une guitare à résonateur et la deuxième sur une guitare folk plus classique avec entre les deux un A cappella classieux. Un exercice sans filet qu’on ne voit pas souvent en concert, avec Meskereem ça semble très naturel tant elle semble toujours parfaitement maitriser son sujet, pas plus impressionnée que ça par les applaudissements nourris et la salle comble en face d’elle, sans être extravertie, elle gardera son sourire et sa décontraction, son naturel tout le long de ce set folk tout en délicatesse mais captivant du début jusqu’à la fin.