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publié par gab le 29/12/14
49 Swimming Pools
- Songs of popular appeal
Songs of popular appeal

Un seul impératif à la première écoute du nouvel album de 49 Swimming Pools : ne pas se laisser piéger par la chorale. C’est ça, faites les malins ! C’est loin d’être évident. Surtout que ça ne date pas d’aujourd’hui, notre aversion pour les chants en chœur (ce n’est pas non plus une chorale à proprement parler). A vrai dire on a toujours éprouvé un certain malaise lorsqu’ils viennent s’immiscer comme ça dans des chansons qu’on aime bien, déjà Georges Brassens à la fin de "Tempête dans un bénitier" nous faisait perdre notre flegme (et en plus il n’en était pas à son coup d’essai). Que voulez-vous, les allergies ça ne se contrôle pas. C’est juste dommage lorsqu’il s’agit du premier morceau du nouveau disque d’un groupe qu’on aime et qu’on se réjouit de découvrir. Heureusement "Ocean" se rattrape haut la main avec un excellent refrain qui fait plutôt bien passer la pilule (poison et antidote dans le même morceau, c’est très fort), il nous faut juste quelques écoutes pour régler correctement notre canal auditif.

écossais

Et globalement le constat est le même, Songs of popular appeal (ironie ou volonté affichée ?) nécessite au moins quatre ou cinq écoutes pour vraiment rentrer dedans et s’y sentir à l’aise. Passé ce petit sas de décompression, les nuages s’éclaircissent et la vie reprend ses droits. On retrouve tout ce qui nous rend 49 Swimming Pools sympathique, l’héritage vocal et musical de son ancêtre Chelsea (avec même le grand retour de la famille Wilson dans "I’m the driver"), une pop anglaise légère mais sophistiquée avec sa petite marque de fabrique (les effets sur le chant). Il manque sans doute un morceau qui déchire tout à la "A notebook at random" de l’album précédent mais ce n’est pas bien grave, une fois la phase d’approche terminée, l’album est suffisamment homogène pour tenir la route comme un grand. Quelques morceaux viennent même timidement, à la longue, s’imposer à nos oreilles, notamment dans la judicieuse ouverture du disque. "Ocean" évidemment (on se prend même à aimer son chant en tir groupé), le chelseaien et efficace "I’m the driver" ainsi que notre préféré et plutôt enlevé "The dunbar number". Le groupe loupe même au passage l’accès grand public en pariant sur le « oui » au référendum écossais et le besoin d’un nouvel hymne national avec "Mary Queen of Scots", dommage, ça s’est joué à très peu de choses.

bosquet

Passé cette très bonne entrée en matière, on atteint ensuite un plateau. Les morceaux tiennent la route et conservent une belle homogénéité, ça s’enchaîne bien, c’est plutôt agréable, mais plateau tout de même. Point de coup de cœur ou de morceau qui nous retient par l’oreille et nous incite à nous arrêter un peu. On se laisse gentiment distraire en attendant que le paysage nous sorte de notre rêverie. Fort heureusement, cela ne tarde pas trop à se produire tout de même, arrive alors quelque bosquet dans le paysage pour retenir notre attention, le "Shiver shiver" / "Snow grass apples" est tout à fait à notre goût et on s’y repose avec grand plaisir. La vue change alors plus drastiquement et les troupes se réveillent sur "All metal and glass, this city stands", rien de tel qu’une petite montée pré-refrain pour emballer la machine. Sauf que le groupe s’amuse avec nos nerfs en faisant monter la sauce, on sent le méga-refrain arriver, et puis rien. Deux-trois ouh-ouh et on repart pour un tour. C’est très bien vu mais un brin frustrant. L’humeur devenant plutôt joueuse, on enchaîne avec un très bon et sautillant "Diego, Half-man/Half-horse" puis "Train and bathers" et "From the rooftops" viennent apaiser et refermer joliment cette belle parenthèse de fin d’album.

entretien

49 Swimming pools poursuit donc sa route avec un album un peu en deçà de nos attentes mais suffisamment bon pour qu’on fasse l’effort de la phase d’approche et de l’entretien régulier. Attention toutes fois au prochain contrôle technique dans deux ans, l’équipe n’est plus toute jeune et on est mal placé pour savoir si les piscines se bonifient avec le temps. En tout cas des travaux intermédiaires sont les bienvenus, un plongeoir ce serait cool et pendant qu’on y est un petit jacuzzi discret sur le côté … on n’est plus si jeunes nous-mêmes.

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publié par le 29/12/14