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publié par Mickaël Adamadorassy le 30/01/25
Meimuna - Les Trois Baudets, Paris - 22/01/2025

Il y a tellement de raison d’aimer Meimuna, on va vous en donner plein de sérieuses, d’argumentées dans cet article, être analytique, puis perdre toute mesure et passer aux louanges extatiques vers la fin. Mais pour nous l’affaire a été pliée quand on a jeté un œil avant le concert sur la setlist posée à ses pieds. Où en face des titres des morceaux elle a pris le temps de mettre trois photos de chatons. Même pas son propre chat Sputnik dont on vous reparlera un peu plus tard mais des chatons "random" (sic), trouvés sur Internet. C’est là qu’on l’a reconnue sans l’avoir jamais rencontrée en vrai, la personne qui est la musique qui est la personne qui se dessine à travers les chansons de C’est demain que je meurs.

Ce premier disque de Meimuna est un petit bijou folk qui a réchauffé notre fin d’année 2024, un disque-refuge , riche en arrangements sans pour autant perde son ambiance intimiste, porté par une voix féminine sublime, fragile, émouvante dans les fêlures qu’elle porte, que l’on retrouve dans des textes souvent teintés de mélancolie. On attendait depuis de la voir en concert, ce qui n’est pas si facile car si Cyrielle chante en français en grande majorité, elle est suisse et ne vient donc pas jouer à Paris si souvent. Sa date aux Trois Baudets était donc inscrite depuis un bon moment dans notre agenda, on avait calé une session juste avant le concert (elle sera publiée bientôt) et confortablement installé dans un des beaux sièges des Trois Baudets, on attendait avec impatience le début du concert, dans une salle bien remplie où il y a apparemment beaucoup de suisses, dont une partie de sa famille juste derrière.

Ce qui donne une une écoute religieuse pendant les morceaux mais une ambiance chaleureuse entre bien entretenu par une chanteuse souriante, qui n’hésite pas à prendre un peu le temps de raconter l’histoire autour des morceaux, on découvre alors que l’un de nos titres préférés de l’album "Eve V (battre des records)" parle de Lolo Ferarri et pour qu’on comprenne, Cyrielle nous raconte en quelques minutes la vie de de celle-ci, sa mort mystérieuse et sa tombe anonyme. Ou dans un registre plus drôle elle nous raconte comment son chat Sputnik est un bagarreur qui a failli mourir plusieurs fois et que c’est pour lui qu’elle a écrit "lullaby for a satellite", la seule chanson en anglais du disque (ça marche tellement bien qu’on ne remarque pas le changement de langue)

Voir Meimuna en concert après avoir tant aimé le disque en solo cela aurait déjà été très bien mais dans une formule à géométrie variable qui revisite à loisir les versions disque à trois, quatre ou cinq avec claviers, basse, batterie, deux guitares électriques en plus de la guitare nylon et de la bariton de Cyrielle c’est une expérience à la fois captivante, pleine d’émotions mais qui se savoure aussi par la richesse de la proposition musicale, les textures ’ambient’ déployées par l’une des guitares, la beauté du son clair de l’autre six-cordes jouée par Claire Days qui s’entremêlent avec les arpèges de Cyrielle. Et les harmonies vocales des deux chanteuses voir de tout le groupe, là on touche au sublime.

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