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publié par Sfar le 22/06/08
Mazzy Star
- So Tonight That I Might See
So Tonight That I Might See

Il y eut d’abord sa voix puis son visage...

Depuis toujours je suis amoureuse d’une femme.

Que tout le monde se rassure il ne s’agit point-là d’un coming-out sur une éventuelle bisexualité qui aurait plus sa place dans les forums de aufeminin.com qu’ici-même. Il s’agit bel et bien de parler d’un album et même d’un disque qui fait aujourd’hui parti des albums de référence rock-folk indé de ces dernières décennies. Voilà presque 15 années que cela dure. Depuis ce jour, où mon père eut la délicieuse idée de m’offrir un album à la magnifique couverture pourpre. Tout est beau dans Mazzy Star : le nom du groupe, la pochette de So Tonight That I Might See, les titres des morceaux et Hope Sandoval. Sous ses airs de petite fille boudeuse, avec son visage angélique, la chanteuse de Mazzy Star a su captiver toute une génération avec une voix que beaucoup ont voulu imiter et dont très peu ont pu approcher la pureté et l’envoûtement qu’elle dégage. Existe-t-il depuis 15 ans une seule chronique de ce deuxième album de Mazzy Star qui n’évoque pas la voix de Hope Sandoval ? Je vous mets au défi d’en trouver une seule... car Mazzy Star c’est d’abord Hope Sandoval et surtout ses interprétations tellement fantasmatiques. On en vit des moments forts à l’écoute de So tonight That I Might See ! la mélancolie nous saisit, on se laisse cajoler par le timbre grave et en même temps si doux de Hope. Il y a à la fois une fraîcheur presque enfantine à laquelle se mêle l’assurance des plus grandes interprètes féminines que le rock ait pu compter.

Inlassablement et régulièrement

So Tonight That I Might See est le contre-exemple parfait de ce qui arrive le plus souvent quand on est, comme moi, avide de découvertes et de nouveautés, toujours à attendre ce que sera le prochain untel, à se dire qu’un album, passé une dizaine d’écoutes, allez zou on les range dans un coin. et puis, si un jour par hasard, par accident il revient sur la platine on sera content. Il arrive aussi qu’on rêve d’expériences ultimes, qu’on ait des envies de se faire peur, à ce moment là on ressort des disques années 80 voire même 90 et en pleine phase délirante : on les réécoute ! c’est là qu’on se dit qu’il y a sans doute une erreur, que jamais on n’a pu acheter une chose pareille (oui je tiens à préciser aux jeunes lecteurs du cargo ! qu’il fut un temps on achetait les albums qu’on écoutait). Mais surtout on se demande comment on a pu écouter cela en prétendant qu’il s’agissait là vraiment de l’album énorme du moment. Evidemment tous ceux qui prennent un certain plaisir à se réécouter en boucle des vieilleries ne peuvent pas comprendre un traître mot de ce que je raconte.

Cet album de Mazzy Star est donc le contre exemple parfait du disque qui vieillit mal. Il est comme ces bonnes bouteilles de bordeaux dont mes lèvres n’ont jamais effleuré la moindre goutte, il prend de la force avec l’âge et une superbe maturité. Et ainsi, au gré de quelques épisodes dépressifs de nos vie, So Tonight That I Might See revient de façon récurrente sur les platines. On part en pèlerinage, au plus profond de toutes ces émotions qui nous ont transportés et traversés durant les 15 dernières années. L’écoute mélancolique devient souvent amère et la beauté de certains morceaux (Into dust) laisse place à l’infinie tristesse.

Puis on prend conscience du temps qui passe, avec les guitares velvetiennes qui accompagnent les différents titres de l’album et cette ambiance aérienne shoegaze. Et même si l’album débute par “fade Into You” plus enlevé, nous sommes dès les premiers accords emmenés dans une ambiance lancinante, sombre avec en même temps une petite pointe de sensualité.

Il en va ainsi tout au long de ce disque, la petite ballade folk acoustique “Five String Serenade” offrant un petit souffle de fraîcheur au milieu de tous ces morceaux aux atmosphères plutôt sombres.

Le tout s’achève magistralement par le titre “So tonight that I might see” où à chaque seconde on s’attend à entendre la voix de Lou Reed accompagner la charmante Hope tant la référence au Velvet Underground saute immédiatement aux oreilles.

Il y a des évidences qui ne changeront pas et des albums qui resteront intemporels à tout jamais. Il y aura toujours ces mêmes frissons et ces larmes qui couleront à l’écoute de la voix sensuelle et tellement envoûtante de Hope Sandoval. et inlassablement l’envie de s’imaginer s’en aller dans la douceur d’un morceau de So tonight that I might see.

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publié par le 22/06/08
Derniers commentaires
gab - le 23/06/08 à 13:16

aaaah "Fade into you" ... qu’est ce qu’il est beau ce morceau !

Sfar - le 23/06/08 à 21:22
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j’aimerais mourir en écoutant “Into Dust”
bon ce n’est pas très gai mon commentaire, mais tant qu’à faire, si on peut choisir ...

DAV - le 20/12/08 à 11:10
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vraiment admirable éblouissante de lumière.... DAVID

Sfar - le 21/12/08 à 08:20
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 : )
Irremplaçable Hope Sandoval

Stok - le 30/03/10 à 12:26
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Intemporel, inusable, envoûtant...

Informations

Sortie : 1993
Label : Capitol Records

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