Mauvais Sang a sorti début 2022 "Des corps dans le décor", un premier album excitant et intriguant qui place d’emblée ce jeune groupe parmi les formations à suivre du rock français. Pour nous, une seule écoute de leur premier titre a suffi, on a filmé avec eux une session "acoustique électrique", en chaussettes dans le salon de la harpiste Marion, à volume d’appartement pour pas trop embêter la voisine. On les a revus au Nouveau Casino sur une grande scène avec toute la puissance d’une sono de salle de concert. Deux expériences différentes mais intenses et uniques à leur façon.
On les retrouve cette fois-ci sur la petite scène de l’International, avec ces graffitis un peu partout, sa lumière bleue-mauve sur les tenues blanches des cinq membres du groupe (dont un nouveau bassiste), où la harpe de Marion à elle seule occupe peut être un tiers de la scène. On aime bien l’Inter mais c’est quand même un cadre particulier qui évoque plus facilement le punk et le rock garage. Et pourtant dès que les premières notes résonnent, le lieu se dissout et ne reste que le moment, l’expérience, l’assaut brutal de "Décor", la mélancolie, l’étrangeté de "Bushman Hole".
Depuis le Nouveau Casino, le live du groupe a eu l’occasion d’évoluer encore, avec un passage où Marion et Léo viennent danser dans la fosse et un final "3h47" qui gagne encore en puissance, avec son leitmotiv "toute sortie est définitive", un titre à la fois rock et dansant qu’on verrait très bien remuer une large foule dans un festival comme elle a remué le public de connaisseurs de l’inter.