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publié par Mickaël Adamadorassy le 05/11/03
Matrix Revolutions - Andy Wachowsky + Larry Wachowsky
Andy Wachowsky + Larry Wachowsky

Le deuxième opus de la série nous avait laisser sur notre faim : on avait laissé neo dangereusement inconscient, à côté de l’agent smith incarné dans un corps de chairs et zion, le dernier bastion humain menacée par l’armée de machines. les chances de victoires des humains paraissent faibles face à cet ennemi bien plus puissant qu’eux, surtout qu’ils sont maintenant divisés : ceux de zion n’ont pas le choix, hommes, femmes, enfants, armés d’un lance-roquette archaique ou pilotant un énorme exosquelette, tous sont prêts à mener une résistance désespérée face à un ennemi bien plus puissant. mais les rescapés de la mission désespérée de matrix reloaded sont eux partagés entre ceux qui, comme morpheus et trinity, croient aveuglément en l’elu et les autres qui préfèrent retourner participer à la défense de zion. néanmoins l’espoir est toujours présent puisque neo a réussi à exercer ces pouvoirs sur le monde réel mais le choc l’a fait échoué dans une antichambre entre la matrice et le monde réel, le laissant à la merci du mérovingien. une chose est sûre en tout cas, l’oracle l’a prédi, dans quelques heures ce sera la fin de cette guerre qui embrase les deux mondes.

revolution peut-être, mais pas dans la forme

je me rends compe en relisant mon chapeau, que pour qui n’a pas vu le film il doit paraître un peu obscur, je dirais même que celui qui verrait le film sans connaitre les précédents, pourrait difficilement l’apprécier. en 3 films (ainsi qu’un jeu et quelques courts-métrages d’animations), les frères wachosky ont construit un véritable univers où chaque élement prend aussi de sa valeur par rapport aux autres. Si vous avez déjà détesté les deux premiers de la série il est évident que celui-là ne vous plaira pas, on y retrouve tous les éléments des films précédents : scènes d’action abusant des ralentis et autres effets spéciaux, métaphores informatiques dans des décors épurés qui contrastent avec le design très steampunk des machines et de zion qui regorgent d’images de synthèse et bien sûr le baratin pseudo mystique autour de l’élu qui lui par contre devient franchement lourd. le point de vue du fan est un peu différent, il a adoré le premier mais a été pas mal déçu par la surenchère dans les scènes d’actions du 2ème mais accroche toujours grâce au retournement de situation final. cette conclusion de la trilogie était donc attendue à la fois avec impatience et appréhension.

le pire et le meilleur

... et le fan décrit ci-dessus avait raison sur toute la ligne : dans matrix revolutions, le pire côtoie le très bon : les dialogues sont parfois très mal écrits voir stupides, à tel point que toute la salle se marrait alors qu’elle était pourtant composée de mordus de la série étant donné que c’était la première séance le jour de la sortie. le scénario n’est pas très bien construit : après un début plutôt réussi on a droit une très longue scène de bataille, un long passage où il se passe pas grand chose et un crescendo extrêmement classique voir très énervant car contrairement aux 2 précédents films, ici on sent uniquement le côté super production pleine de bons sentiments et d’héroïsme. plus grave, des fois j’ai vraiment eu l’impression que les scénaristes prennent les spectateurs pour des débiles en rajoutant des bouts de scène expliquant des choses simples à déduire... ou alors c’est censé renforcer un quelconque effet dramatique mais pour moi ça sonnait plus comme les Dupont de Tintin quand ils disent la même chose de deux manières différentes. sinon il y a quelques scènes franchement mal jouées mais bon le tableau est déjà assez lourd comme ça (et encore là c’est sans spoiler)

démesure

néanmoins il y a aussi de bonnes choses : la bataille de zion et la démesure entre la puissance des machines et les armes des humains rappelle fortement le combat sur hoth de l’empire contre-attaque et il ne souffre pas de la comparaison avec son illustre prédécesseur, au contraire matrix bénéficiant quand même d’une technologie beaucoup plus évoluée qui rend mieux l’impression d’écrasement face à la masse de l’ennemi ( par contre l’empire contre-attaque était beaucoup plus vraisemblable et il n’y avait pas cet héroïsme a la noix prévisible et à la symbolique facile [je n’en dis pas plus pour pas spoiler]). a noter aussi que les scènes de combat ne sont pas aussi longues que dans matrix reloaded et que même si on est plus surpris par les effets spéciaux, elles sont beaucoup plus inventives et beaucoup mieux mises en scènes.

steampunk

personnellement ce que j’ai préféré dans le film comme dans les précédents ce sont les petites séquences autour des programmes conscients qui sont très bien mises en scène, rien à voir avec le côté cyberpunk/steampunk du film, les décors neutres, les couleurs créent une atmosphère particulière avec des personnages aussi incongrus que le faiseur de clés du 2. On y retrouve l’esprit du premier, la réflexion sur la réalité, l’intelligence artificielle, cette volonté d’échapper aux contraintes que pose le système auquel on appartient, loin de la démesure que prennent les suites. ce dernier épisode baigne justement trop dans ce côté super-production pleins de bons sentiments pour moi. Néamoins pour quelques petits moments de grâce et parce que le film est vraiment scotchant malgré ces quelques défauts, je n’ai pas d’états d’âme à le conseiller, même si c’est pas vraiment la suite qu’on aurait voulu mais ca reste un bon film de sf très bien designé, très bien réalisé, simplement ca n’est pas un grand film.

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publié par le 05/11/03