La concurrence est rude en ce lundi soir, comme souvent à Paris me direz-vous mais pour moi il était clair depuis un moment que ce soir là était pour Markéta et pour elle seule. En effet, pas question de louper la première prestation solo parisienne de la moitié féminine de The Swell Season. Qui est là pour défendre son premier album, « Anar », sorti tout récemment (en écoute sur spotify), une première incursion en solo qui a tout d’une réussite.
Sur scène elle est accompagnée d’une formation réduite (surtout par rapport à la richesse de l’album en arrangements mais les réinterprétations live font pour la plupart facilement oublier le studio) : à la guitare, Rob Bochnik qui joue aussi avec The Frames et The Swell Season qui utilise toute une palette de sonorités et d’effets pour compléter le piano de Markéta, à la basse dans un style très dépouillé consistant essentiellement à appuyer les fondamentales, son mari Tim Iseler, il faut dire qu’il n’y a pas de batterie mais uniquement des percussions ou plus exactement un daf, une sorte de tambourin géant qui pose l’assise rythmique des morceaux, joué par Aida Shahghasemi qui assure aussi énormément de parties de chant, en solo ou en duo avec Markéta.
Une configuration intimiste qui se prête bien à une petite salle comme le Divan du Monde, certes Markéta est sur le côté, un peu en retrait aves les autres musiciens par rapport à Aida à qui revient vraiment la position de front-woman, mais Markéta compense plutôt bien par sa présence scénique pendant et entre les morceaux, toute en gentillesse et faisant des efforts pour essayer d’expliquer les morceaux en français. Et on sent du coup qu’elle a mis beaucoup de choses dans ses chansons, il y a une sorte de sagesse, une vision de la vie qu’on attend pas forcément chez quelqu’un d’aussi jeune et qui a connu un succès fulgurant en quelques années.
Le concert reprendra une bonne partie des morceaux du disque, quelques titres de The Swell Season et en final un très bon rappel sur un morceau de Sean Rowe qui jouait en première partie. Et qui montre aussi peut être ce qu’il y a d’encore améliorable pour la formation live de Markéta qui pour l’instant repose essentiellement sur la beauté du piano et l’alchimie très réussie entre la voix de Markéta et celle d’Aida) : Sean à la guitare a une attaque très franche, qui apporte tout de suite un impact et une dynamique qui aide la basse et le daf à prendre un peu plus d’espace, à eux aussi jouer plus franchement et s’il n’y a pas besoin de ça sur tous les morceaux, parfois le piano se suffit à lui même, parfois on aimerait donc voir le reste du groupe un peu moins "timide".